Bibliographie

MAET, Bernard de

Mise en Voix

Éléments de culture vocale à l'usage des chefs de choeur et des choristes
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Cet ouvrage répond à un besoin évident : la mise en voix des choristes.
Un chapitre est également consacré à des exercices adaptés aux enfants.

Rien de révolutionnaire, mais de nombreux exercices pertinents (posturaux, respiratoires et phonatoires).

L'éditeur est belge. L'ouvrage est le n° 14 de la collection Pédasup.

Quelques réserves :

  1. Pages 17 et 20, on retrouve la conception d'une inspiration en plusieurs étapes, de bas en haut, qui n'a à mon sens aucun fondement logique ni physiologique.

  2. Page 20, l'auteur recommande d'«imaginer qu'il [l'air] pèse 100 kg», puis évoque la «sensation d'aller à la toilette». Des images aussi extrêmes ne sont à utiliser qu'avec parcimonie, pour déclencher un réflexe totalement absent chez un élève. Appliquées à la lettre et durablement, elles conduisent à des tensions inutiles.

  3. Page 21, le conseil de basculer le bassin «en serrant les fesses (imaginer un citron pressé à l'intérieur de celles-ci)», outre son goût douteux, invite aux mêmes réserves.

  4. Page 24, l'affirmation selon laquelle «la meilleure image est celle de la cornemuse» confirme les craintes suscitées par les pages précédentes !
    Cette comparaison est suivie d'une description erronée du mécanisme expiratoire : «une telle pression est réalisée grâce au diaphragme, cette membrane qui suit le mouvement des poumons en poussant les viscères lors de l'inspiration». On notera que :

    1. Le diaphragme ne suit pas le mouvement des poumons, mais le précède et le suscite, puisque c'est l'abaissement, l'élargissement et l'aplatissement du diaphragme qui augmentent le volume pulmonaire et permettent ainsi l'inspiration, la pression inférieure à l'intérieur des poumons ainsi "dilatés" y attirant l'air extérieur.
    2. Le diaphragme fait effectivement partie de la musculature inspiratoire. Écrire qu'il réalise la pression expiratoire est dès lors fort étrange. Au contraire, il y résiste, selon le principe d'équilibre de forces antagonistes mis en oeuvre dans l'appoggio pris dans l'acception de Miller.

  5. Page 25, l'auteur demande d'«Inspirer rapidement, bloquer» : mêmes réserves que plus haut ! Il ne précise pas si le "blocage" doit être glottique ou non. Il est à craindre que oui. Quel que soit le désir non exprimé de l'auteur, un débutant à qui l'on demande de "bloquer" a toutes les chances de le faire en fermant la glotte, donc en créant une pression d'emblée excessive et trop localisée. Cette pression met inutilement les cordes vocales à contribution et ne développe aucunement le fin contrôle de la musculature inspiratrice requis par une apnée glotte ouverte.

  6. Page 26, l'auteur aurait pu également recommander de masser les pommettes et de tapoter la nuque (en montant vers le sommet du crâne puis en descendant de chaque côté vers les épaules).

  7. Pages 28, les exercices de l'auteur requièrent des «rides frontales». Plus loin, «les rides sont exagérées». Page suivante, «Avec (...) des rides sur le front». Bernard de Maet est une bénédiction pour les professeurs de chant que ses lecteurs devront payer pour perdre cette vilaine habitude !

  8. Page 29, l'auteur demande un [i] très latéral : «en exagérant le mouvement des commissures des lèvres». Là aussi, il va remplir les salles d'attente de ses confrères !

  9. Page 32, l'auteur demande de respirer «éventuellement plusieurs fois "normalement" entre chaque exercice d'inspiration lente et profonde». Dans la pratique, il est vrai que cela s'avère souvent nécessaire. On notera cependant que si l'«inspiration lente et profonde» était détendue, on ne devrait plus avoir besoin de respirer "normalement" entre !

  10. Page 33, il faut sans doute lire "supports mélodiques" au lieu de "supports vocaliques".

  11. Pages 33 et suivantes, Bernard de Maet n'utilise pas l'Alphabet Phonétique International mais un alphabet personnel qu'il n'explique que page 39.

  12. Page 34, il faut manifestement lire "semi-consonnes" au lieu de "voyelles" dans le tableau.

  13. Pages 34 et suivantes, on peut discuter l'option consistant à donner en vrac d'un côté des syllabes, de l'autre des motifs rythmiques et mélodiques. Il faudrait expliquer ce que fait travailler chaque voyelle, chaque consonne, chaque motif. Laisser le lecteur les agencer au hasard, selon des critères peut-être musicaux ou de facilité d'articulation, ne produira pas forcément les exercices les plus profitables.

  14. Page 59, l'auteur écrit : «les images sont choisies par rapport aux sens propres de l'enfant : odorat, goût». A-t-il voulu dire "propres à l'enfant"? Si oui, pourquoi ces sens seraient-ils propres à l'enfant?