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Récital La bien-aimée lointaine

Extraits d'un récital de Lieder de Mozart, Beethoven et Schumann donné le 2 octobre 2013 par Alain Zürcher (baryton) et Grigori Abramian (piano), professeurs de l'Atelier du Chanteur - avec toutes les imperfections du direct !

 
Mozart
Abendempfindung
(Joachim Heinrich Campe)
 
Impression du soir
Traduction © 2013 Alain Zürcher, tous droits réservés.
Abend ist's, die Sonne ist verschwunden,
Und der Mond strahlt Silberglanz ;
So entfliehn des Lebens schönste Stunden,
Fliehn vorüber wie im Tanz.
 
C'est le soir, le soleil a disparu,
Et la lune brille d'un éclat d'argent ;
Ainsi s'enfuient les plus belles heures de la vie,
S'enfuient dans le passé comme en une danse.
 
Bald entflieht des Lebens bunte Szene,
Und der Vorhang rollt herab.
Aus ist unser Spiel ! des Freundes Träne
Fließet schon auf unser Grab.
 
Bientôt s'enfuira la scène colorée de la vie,
Et le rideau s'abaissera.
Fini est notre jeu ! les larmes de l'ami
Coulent déjà sur notre tombe.
 
Bald vielleicht – mir weht, wie Westwind leise,
Eine stille Ahnung zu –
Schließ ich dieses Lebens Pilgerreise,
Fliege in das Land der Ruh.
 
Bientôt peut-être – m'en vient doucement
Comme un vent d'ouest l'idée tranquille –
Je conclurai le pèlerinage de cette vie,
Je volerai au pays du repos.
 
Werd't ihr dann an meinem Grabe weinen,
Trauernd meine Asche sehn,
Dann, o Freunde, will ich euch erscheinen
Und will Himmel auf euch wehn.
 
Si vous pleurez alors sur ma tombe
Et en deuil voyez mes cendres,
Alors, ô amis, je vous apparaîtrai
Et vous ferai monter au Ciel.
 
Schenk auch du ein Tränchen mir
Und pflücke mir ein Veilchen auf mein Grab,
Und mit deinem seelenvollen Blicke
Sieh dann sanft auf mich herab.
 
Offre moi toi aussi une petite larme
Et cueille-moi une violette sur ma tombe,
Et abaisse ton regard plein d'âme
Tendrement vers moi.
 
Weih mir eine Träne, und ach !
Schäme dich nur nicht, sie mir zu weihn ;
O sie wird in meinem Diademe
Dann die schönste Perle sein !
 
Consacre-moi une larme et ah !
N'aie pas honte de me la consacrer ;
Ô elle sera dans mon diadème
La plus belle des perles  !
 

Beethoven
Adelaide
(Matthisson)
 
Adélaïde
Traduction © 2013 Alain Zürcher, tous droits réservés.
Einsam wandelt dein Freund im Frühlingsgarten,
Mild vom lieblichen Zauberlicht umflossen,
Das durch wankende Blütenzweige zittert,
Adelaide !
 
Solitaire chemine ton ami dans le jardin printanier,
Doucement nimbé d'une aimable lumière enchantée,
Qui tremble entre les vacillants rameaux en fleurs,
Adélaïde !
 
In der spiegelnden Flut, im Schnee der Alpen,
In des sinkenden Tages Goldgewölke,
Im Gefilde der Sterne strahlt dein Bildnis,
Adelaide !
 
Dans le flot miroitant, dans la neige des Alpes,
Dans les nuages dorés du jour qui tombe,
Dans les champs d'étoiles rayonne ton image,
Adélaïde !
 
Abendlüfte im zarten Laube flüstern,
Silberglöckchen des Mais im Grase säuseln,
Wellen rauschen und Nachtigallen flöten :
Adelaide !
 
Les brises du soir chuchotent dans le tendre feuillage,
Les clochettes argentées de mai bruissent dans l'herbe,
Les ondes murmurent et les rossignols chantent :
Adélaïde !
 
Einst, o Wunder ! entblüht auf meinem Grabe
Eine Blume der Asche meines Herzens  ;
Deutlich schimmert auf jedem Purpurblättchen :
Adelaide !
Un jour, ô prodige ! s'épanouira sur ma tombe
Une fleur des cendres de mon coeur ;
Clairement luira sur chaque pétale pourpre :
Adélaïde !
 

Schumann - Liederkreis op.39 n°1
In der Fremde
(Eichendorff)
 
À l'étranger
Traduction © 2013 Alain Zürcher, tous droits réservés.
Aus der Heimat hinter den Blitzen rot
Da kommen die Wolken her,
Aber Vater und Mutter sind lange tot,
Es kennt mich dort keiner mehr.
 
Depuis mon pays natal, derrière le rouge flamboiement
Viennent les nuages,
Mais père et mère sont morts depuis longtemps,
Plus personne ne me connaît là-bas.
Wie bald, ach wie bald kommt die stille Zeit,
Da ruhe ich auch, und über mir
Rauscht die schöne Waldeinsamkeit,
Und keiner kennt mich mehr hier.
 
Quand, ah quand viendra le temps paisible
Où je reposerai aussi, et où au-dessus de moi
Bruira la belle solitude des bois,
Et personne ne me connaîtra plus ici.
 

Schumann - Liederkreis op.39 n°4
Die Stille
(Eichendorff)
 
À l'étranger
Traduction © 2013 Alain Zürcher, tous droits réservés.
Es weiss und rät es doch keiner,
Wie mir so wohl ist, so wohl !
Ach, wüsst' es nur einer, nur einer,
Kein Mensch es sonst wissen soll.
 
Personne ne sait ni ne devine
Combien je me sens bien, si bien !
Ah, si une seule personne le savait, une seule,
Nul autre humain n'aurait besoin de le savoir.
So still ist's nicht draussen im Schnee,
So stumm und verschwiegen
Sind die Sterne nicht in der Höh',
Als meine Gedanken sind.
 
Ce n'est pas si silencieux dehors dans la neige,
Si muettes et discrètes,
Les étoiles ne le sont pas dans les cieux
Autant que le sont mes pensées.
Ich wünscht', ich wär' ein Vöglein
Und zöge über das Meer,
Wohl über das Meer und weiter,
Bis dass ich im Himmel wär !
Je voudrais être un oiselet
Et partir au-dessus de la mer,
Bien au-dessus de la mer et plus loin,
Jusqu'à ce que je sois au ciel !