Archives de la liste Chant Avril 2005

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1ère partie

DE : grazielgonzalez@xxxx/EM>
LE : 13/04/2005 à 06:13 GMT

Bonjour à tous, Comme c'est long, je tente en deux fois (sinon trois) Cordialement à tous Graziella Bonjour à tous, de la liste-chant ou autres intervenants depuis un trimestre, Je reviens en ligne après trois mois d?absence (problèmes de matériel informatique puis de virus) et je vais donc m?adresser de façon récapitulative à toutes ces interrogations parfois désespérées : problèmes de registres, nasalisation, etc? En espérant que chacun reconnaîtra les questions posées. Je suis atterrée par tout ce que je lis et ne puis y rester insensible humainement et par amour du Chant. Je connais bien tous ces problèmes mais j?ai eu la chance d?être guidée par un être exceptionnel d?intelligence vocale. Je vais essayer d?apporter ma contribution avec mes quinze années de recherche d?un chant physiologique au seul service de la musique, du respect du compositeur et de mon organe vocal, et j?ai envie de dire, par respect pour les oreilles de ceux qui nous écoutent. 1) La voix ne doit pas être « casée » quelque part, « dans le masque » et surtout pas « dans le nez » que ce soit au « bout du nez » ou ailleurs. Exact : pouvoir chanter en se pinçant le nez est déjà une bonne indication. 2) Par le nez ou par la bouche? J?ai assisté deux heures à un stage de technique vocale auquel j?étais invitée. Je me passerai de faire le moindre commentaire. J?attendais celui d?Alain Zürcher qui y a, paraît-il, fait une très brève apparition. Je me contenterai juste de m?étonner car j?ai vu le professeur se gausser ouvertement des chanteurs qui respirent par le nez. Attitude de moquerie que les élèves ont épousée mais aussi des chanteurs en exercice (ce qui me paraît encore plus grave, voire désespérant). Il semble évident que la majorité des élèves chanteurs sont incapables d?un esprit critique. J?avais envie de demander à cette spécialiste de la technique vocale à la voix précisément « casée » parce que abîmée, ce qu?elle pensait de Mesdames Lili Lehmann, Lotte Lehmann, ou bien encore plus proches de nous, Mesdames Schwarzkopf, Baker, Mattila, Tébaldi, Callas, Norman, Messieurs Pavarotti, Dieskau, Cura, et j?en passe car ils seraient tous à citer. Ce qu?elle pensait de tous ces chanteurs qui, à 70 ans passés, ont encore toute leur voix et qui, en supposant qu?ils aient pu se laisser « abîmer », auraient certainement su comment se retrouver vocalement. Il suffit d?observer lors de concerts, des représentations lyriques, ou mieux encore, des gros plans des retransmissions lyriques ou DVD pour se rendre compte que la quasi-totalité des chanteurs, que j?appelle « l?élite », ont opté pour ce type de respiration ou, pour le moins, dès que cela est possible. Il serait grand temps de se rappeler que l?organe de la respiration est le nez. La bouche sert pour absorber la nourriture et la boisson. Respirer par le nez d?une manière bien précise amène non seulement l?accouplement de tout l?appareil phonatoire mais lui donne la tension exacte dans une détente, permettant à la musculature de pouvoir réagir au moment précis où il le faut. Tension interne, travail d?athlète mais que le spectateur ne perçoit pas sauf lorsqu?on le désire pour le rendu théâtral. Cela permet aussi de contrôler le débit du souffle, d?éliminer toute « fuite » avec la prononciation du texte, de « caresser », de « chauffer » le moule buccal avec le souffle. Après, l?on peut se permettre de prendre de l?air par la bouche car cette prise d?air sera très différente et sans conséquence pour l?émission vocale. En effet, il est évident que l?on ne peut pas respirer par le nez dans des tempi rapides ou des entrées très rapprochées. De même, s?il existe une déviation de la cloison nasale, il sera probablement nécessaire de finir avec la bouche. Il n?y a pas que les nez de l?antique Grèce qui peuvent chanter !! Quant au diaphragme, il fait automatiquement son travail sans qu?il soit besoin de se triturer les méninges pour savoir s?il monte, descend et de combien de millimètres ! Respirer par la bouche provoque une respiration haute et donc sans assise de la sangle abdominale ou en tous les cas, beaucoup plus difficile à trouver. Respirer par la bouche ne permet pas de trouver l?accouplement de tout l?appareil vocal et de la soufflerie ni la tonicité musculaire naturelle dont le chanteur a besoin tel un athlète. De plus, il y a le risque d?avaler la poussière dont regorge salles de spectacles et théâtres, ou encore la fameuse goutte d?eau, véritable catastrophe pour l?exécutant, sans oublier le dessèchement des muqueuses buccales par l?irritation causée par l?entrée brutale de l?air. 3) Difficulté de changement de registres dans la descente d?une vocalise : Tout ce que je viens de tenter de décrire ci-dessus fait disparaître en majeure partie ce problème. Une autre observation : le rapport d?ouverture bouche/larynx est la seconde raison de ces « trous ». Ouvrir la bouche est la remarque fréquemment faite à un élève, soi-disant pour être « aperto coperto ». Demande particulièrement dangereuse car ce qui compte, ce n?est pas l?ouverture de la bouche, mais celle du larynx. Et pour cela, il faut qu?il soit en position de totale liberté de mouvement, de flottement, de basculement vers l?avant ou vers l?arrière, c?est-à-dire bas, afin qu?aucune contrainte ne vienne parasiter l?acte naturel de chanter. En effet, un larynx haut est un larynx coincé qui amènera systématiquement à faire intervenir d?autres muscles pour compenser avec les conséquences : timbre strident, voix raide ou dans le nez, grelottement de la langue voire du menton et j?en passe des plus esthétiques musicalement ou physiquement. Si le rapport n?est pas équilibré, le chanteur sera aperto coperto mais comme une tenaille (j?appelle ça une mâchoire d?âne ou chanter en canard) : c?est-à-dire ouvert devant et par voie de conséquence, fermé derrière. L?émission vocale physiologique est l?exact contraire. Pour moi, c?est cela le fameux « bâillement » dont parlent tous les professeurs de chant et qui semble avoir traumatisé Peter. En fonction du mot, de la syllabe, de la voyelle, le moule buccal se modifie. Et il n?est plus besoin de se triturer les méninges avec son voile du palais dont parle Catherine Galitzine. C?est peut-être parce que le larynx d?Ankareb a perdu son ouverture que la descente de Rossini se « troue ». Une fois le geste respiratoire et donc l?appareil vocal « prêt à l?emploi », il faut conserver la position et laisser faire les ondes qui, si elles ne rencontrent aucun obstacle musculaire, se mélangeront graduellement d?elles-mêmes. Mais pour cela, encore faut-il accepter de sentir et non pas de donner de la voix « à tout prix ». 4) Roberta a parfaitement raison : le staccato a la même attaque que celle d?un son tenu. Mais, là encore, il faut que l?appareil vocal soit en position physiologique. 5) Tout se que je tente de décrire par des mots simples, fait que l?on peut chanter plusieurs d?affiler sans fatigue. Et même si cela se produit parce que, par exemple, on a chanté un rôle lourd ou abordé différentes tessitures durant les heures de travail, la fatigue passe en 10 minutes. On ne doit pas sortir d?une répétition la « voix éraillée » (Josette) 6) Avant de conseiller une intervention chirurgicale pour de l?air qui passe dans la voix (Mary René), il me semble qu?il faut d?abord s?assurer que cela ne passe pas dès que la position vocale est physiologique, et donc avec une bonne « canalisation » du souffle. Si le phénomène continue, la logique voudrait que l?on aille voir un laryngologue spécialiste de la voix qui lui, seul, est habilité à donner ce type de conseil. Une jeune chanteuse est venue me trouver avec un voile sur la voix. Dès l?audition, j?ai compris qu?il y avait un problème sur les cordes, qu?elles ne s?affrontaient pas sur toute la longueur. En effet, après contrôle, les cordes vocales avec deux petites « encoches » face à face. Depuis un an et demi, elle travaillait avec un professeur de chant sans que celui-ci ne soit interpellé par cette anomalie que tout professionnel de la voix connaît. Résultat : obligation de s?arrêter depuis trois mois. Mais cela, aurait pu être définitif. Quand on sait combien il est humainement douloureux de ne pas ou ne plus pouvoir chanter !! Je note aussi que dès qu?il y a un problème vocal, la tendance récente serait à se retrancher derrière un reflux gastro-oesophagien. Possible, mais cela me paraît un peu facile. Je suis moutarde, cornichons, épices, vinaigre, citron, et je n?ai jamais remarqué la moindre incidence. Par contre, parler ou rire beaucoup, me sont véritablement néfastes alors que je peux chanter plusieurs heures sans problème même en cas de répertoire dit « lourd ».