Écoutes de Spectacles

Don Pasquale

 • Massy • 19/11/2002
Orchestre de Massy, choeur du Duo de Dijon
Alain Altinoglu (dm)
Jean-Luc Revol (ms)
Sophie Jacob (d)
Aurore Popineau (c)
Philippe Lacombe (l)
Don Pasquale  :  Frank Leguérinel
Malatesta  :  François Harismendy
Ernesto  :  Alain Gabriel
Norina  :  Isabelle Poulenard
Notaire  :  Imer Katcha

photo © Stéphane Kerrad
photo © Stéphane Kerrad

Comme la Cambiale di Matrimonio donné deux semaines plus tard, Don Pasquale est un choix idéal : l'Opéra de Massy (en coproduction avec Dijon) a les moyens exacts pour tirer le meilleur de telles oeuvres, que l'on imaginerait bien partir en tournée.

Les couleurs acidulées du décor tournant de type "boîte" (et même boîtes empilées en l'occurrence) de Sophie Jacob, ainsi que les très amusants costumes d'Aurore Popineau, apportent beaucoup de fraîcheur à cette production. La distribution jeune y contribue aussi.

Franck Leguérinel donne un éclairage nouveau au rôle titre, très différent de ce qu'en faisait Gabriel Bacquier à l'Opéra Comique à la fin de sa carrière. On s'aperçoit que c'est un rôle très chantant, même si du coup Malatesta et Don Pasquale deviennent interchangeables, ce qui est un peu gênant pour la crédibilité de l'histoire ! Scéniquement, Franck Leguérinel s'en donne bien sûr à coeur joie et contribue au tonus de l'ensemble.

François Harismendy, lui, tire Malatesta en sens inverse, de la légèreté belcantiste vers une couleur plus sombre et une émission solide, ce qui contribue à rapprocher vocalement les deux personnages.

Isabelle Poulenard se sort correctement de son rôle, même si on ne l'associerait pas spontanément à sa vocalité peu belcantiste, qui ne peut vraiment rendre justice à son air "So anch'io la virtù magica".

À la direction musicale, on découvre Alain Altinoglu, aussi attentif aux chanteurs qu'il l'est d'ordinaire de son piano, mais tirant de l'orchestre de Massy un son un peu grêle par rapport à ce qu'il fera entendre sous la baguette de Dominique Rouits dans La Cambiale di Matrimonio. Mais la faute en incombe peut-être à Donizetti !