[ai],[ia] (quinte)

Écoute instrumentale

Cet exercice peut vraiment vous faire comprendre la différence entre un [i] formé avec la langue et un [i] formé avec la mâchoire.
Il doit pouvoir être chanté en n'utilisant que la langue pour passer du [a] au [i].
Ceci est un but pédagogique, non un idéal ultime. Dans d'autres exercices, un équilibre devra être trouvé entre l'action de la mâchoire et celle de la langue.

Pour vous assurer que votre langue est bien plate pendant le [a], vous pouvez pratiquer cet exercice d'abord sur [a] seul, éventuellement en posant le doigt sur les dents du bas comme indiqué dans l'exercice [a],[ja],[ia],[i].

  1. Chantez la phrase avec votre voix parlée habituelle.

  2. Toujours en voix parlée, mais avec la mâchoire tombée (par une ouverture naturelle de la bouche, et non par un décrochement au niveau de son articulation), avec un air et une sensation d'absolue stupidité.

    Pour former le [i], essayez de ne bouger que la langue, et non la mâchoire. Si vous n'y arrivez pas, pratiquez un peu chaque jour jusqu'à ce que vous y parveniez.
    Imaginez que vous êtes si stupide et fatigué que vous ne pouvez pas faire l'effort de fermer la mâchoire.

    La partie antérieure de la langue doit former une courbe, son point le plus haut étant proche du palais dur, tandis que la pointe de la langue reste derrière les dents du bas.
    Pour accomplir cela, vous devrez peut-être accepter que le [i] soit d'abord mêlé de souffle et presque méconnaissable. Il s'améliorera avec le temps !

  3. Chantez la phrase, mais alternez toujours avec votre voix parlée "stupide".

    Il est possible que la seconde partie de la phrase soit plus facile, puisqu'elle commence sur [i] : vous trouverez peut-être spontanément la position de la langue permettant la formation d'un [i], ainsi que le mouvement d'aplatissement de la langue pour passer au [a].
    Sans doute, en voix chantée, votre mâchoire se fermera-t-elle un peu toute seule. Laissez-la faire ce qu'elle veut, et concentrez-vous sur le changement de voyelle avec la langue.

    Allez toujours de l'avant, sans suivre mentalement la montée ou la descente de chaque note.
    Gardez le fond de la bouche ouvert et "carré".
    Articulez le moins possible.

    Commencez sur un vrai [a], qui soit connecté "bas".
    Ne laissez pas les [a] être influencés par les [i].
    Conservez l'ouverture de votre cage thoracique tout au long de l'exercice. Restez sur votre souffle.

    Alternez de temps en temps entre votre [i] habituel, mieux défini mais plus serré, et ce nouveau [i].
    Essayez de vous rendre compte de ce qui les différencie dans la conformation de votre résonateur buccal.

    Quand vous maîtrisez cet exercice, changez de tempo et introduisez des nuances d'intensité !

    Une fois que vous avez assimilé le mouvement de la langue, n'y pensez plus, sinon votre chant en sera ralenti et alourdi.
    À la place, pensez simplement que votre langue avance pour le [i] et recule pour le [a]. (Ceci ne concerne pas la pointe de la langue, qui reste toujours en place.)
    De manière amusante, après un moment, vous pourrez penser le mouvement inverse, et gagner encore en homogénéïté entre le [i] et le [a] !

Si vous sentez une tension dans votre langue après cet exercice (ce qui ne devrait pas être le cas !), vous pouvez pratiquer l'exercice [mai] comme antidote.