Archives de la liste Chant Mars 2004

Laurence a écrit :

<< A mon sens, le chuchotement ne peut pas être un mécanisme laryngé dans la
mesure où il
ne fait pas intervenir le voisement.>>

Héhé, c'est juste, c'est donc un "mécanisme résonantiel" et non "laryngé"!
:-)

Mécanisme mais non registre car il n'a pas de hauteur définie donc pas de
plage de hauteurs définissable... Et pourtant on peut chuchoter aigu ou
grave, mais cela est apparemment déterminé uniquement par la position du
larynx et la position des lèvres plus ou moins tubées ou à l'inverse tirées
en arrière, donc la longueur du conduit vocal.

En tant que mécanisme non laryngé, le chuchotement est un outil bien utile :
il permet de déterminer la meilleure configuration du résonateur
bucco-pharyngé pour la formation de chaque voyelle, indépendamment de
l'activité des cordes vocales!
On peut ensuite chanter la voyelle à pleine voix dans le "moule" vocalique
du chuchotement... (Ça a l'air bête, mais essayez,les résultats peuvent être
extraordinaires dans la meilleure "mise en phase" vibrateur/résonateur...
"Mise en phase" est sans doute impropre puisqu'il ne s'agit pas précisément
de la phase ondulatoire, mais cela peut être plus parlant qu' "accord
phono-résonantiel"...)

On peut même s'en servir en rétro-phonation (phonation aspirée), ce qui
revient à sonoriser (mais non voiser ! :-) l'inspiration, dans une
exagération donc du principe "inspirer dans la position de la voyelle que
l'on va chanter". Cela déclenche les mêmes ajustements préphonatoires, de
manière encore plus claire. (Ensuite, il vaut mieux que ça ne devienne pas
un tic ! :-)

Il peut aussi aider un professeur à comprendre pourquoi et comment un élève
a l'idée saugrenue de monter son larynx pour chanter plus aigu, quand le
professeur a perdu cette habitude 10 ou 30 ans avant ou bien ne l'a jamais
eu... :-)

| Alain Zürcher
| L'Atelier du Chanteur
| https://chanteur.net