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DE | : | grazielgonzalez@xxxxonline.fr |
LE | : | 03/12/2004 à 12:49 GMT |
Bonjour à tous
Je vais sans doute être un peu longue mais j?interviens sur différents points soulevés depuis presque un trimestre. « Je fais trois pas en avant puis je reviens ? » puisque je commence par la question éternelle, incontournable du « vibrato ».Je fais peut-être erreur, mais il me semble observer que le vibrato existe souvent d'emblée sur les voix dites "classées" (opéras) et apparemment, plus rarement sur les voix dites de "variétés". S'il ne fait pas partie intrinsèque de la voix dès le départ, le vibrato ne peut venir naturellement que sur une voix travaillée physiologiquement, c'est-à-dire sans ficelle d'aucune sorte, à partir de quelques sons types de la tessiture du chanteur (ne pas confondre avec l'ambitus de la voix) qui allient timbre, rondeur, e t aisance dans le texte à chanter. Outre les déformations de visage, parfois du positionnement du corps, on observe souvent que la langue, le menton ou à la machoire inférieure "grelotte" parce que des muscles "extérieurs" à l'acte vocal interviennent par réflexe pour compenser une hypertension ou hypotension musculaire provoqier par une mauvaise utilisation de la voix. Par contre, le vibrato est l'assurance que le larynx se trouve en état de suspension, de mobilité: il "flotte" tout naturellement sans aucun contrainte ! A partir de ce moment, même à l'issue de plusieurs heures de travail ou de rôles ardus, la fatigue devient exceptionnelle et chanter est un réel bonheur puisqu'il n'y a plus d'entrave d'aucune sorte.
Quant aux registres qui semblent préoccuper tant de chanteurs, ils se font tout seuls, les ondes se mélangeant graduellement en fonction du composite ur (on ne chante pas Verdi avec la même couleur que Puccini), de l'oeuvre elle-même, de la tessiture de la phrase musicale ou d'un fragment de phrase musicale, mais aussi du mot à prononcer. Par expérience, je puis dire que, comme un peintre avec sa palette de couleurs, le chanteur dispose de toute une palette de registres. Il n'y a pas un, deux, trois registres mais une multitude de registres. La voix ne connaît pratiquement plus de limite hormis celle donnée par la nature à l'organe vocal de chaque chanteur que l'on peut améliorer jusqu'à un certain point. Celui de la bonne santé de l'appareil vocal. Si l'esprit est préoccupé par tel ou tel passage, la musculature subira une entrave à la spontanéité, donc la porte ouverte aux faux gestes ou gestes inutiles. Cela signifie que le chant n'est pas physiologique.
Pardon, j'ai l'impression de "radoter". Chanter est l'acte le plus simple et le plus naturel mais qui nécessite une « écoute » et un « toucher » par un regard interne sur les sensations naissantes bien plus que par un terme savant qui impressionne certes l?élève chanteur mais ne semble pas ou prou lui apporter la solution ou le remède à son problème. En effet, les discussions regorgent de termes impressionnants mais qui, en France, au finish, semble ne pas solutionner les problèmes (quasiment toujours les mêmes) soulevés par nos chanteurs, et surtout, toutes ces voix magnifiques, "abîmées avant même d'avoir commencé à chanter" pour reprendre l'_expression_ d'un Chef d'orchestre en poste à Berlin qui se « demande ce qui se passe en France » après avoir constaté avec grande stupéfaction ce phénomène pendant unesemaine d'audition. Je pense, mais cel a n?eng age que moi, qu?au lieu de vouloir être savant anatomiquement, il faut d?abord apprendre à être savant « sensitivement » et « auditivement » car notre instrument est en notre corps : sinon adieu la spontanéité et bonjour les dégâts. Le chanteur ne devrait jamais perdre de vue que les défauts s?acquièrent à la vitesse grand V et sont rapidement indélébiles. Il faut aussi beaucoup d?humilité : se dire que rien n?est jamais acquis, que chaque son émis doit être un (re)conditionnement nouveau et surtout que ce n?est pas parce qu?un chanteur sait aligner trois sons, qu?il est le Caruso ou la Callas du siècle. Ce sont les critiques qui font progresser puisqu?elles nous ouvrent les yeux (et les oreilles) et non pas la « pommade ». Un bon moyen de s?éduquer l?oreille et les sensat ions inte rnes en dehors des disques et concerts : les studios où travaillent les élèves chanteurs, en cours ou non. C?est aussi un bon moyen de se conforter dans ses impressions (bonnes ou mauvaises). Ce qui est sûr : la perfection de l?acte respiratoire met en place, accouple automatiquement l?ensemble des muscles devant seuls participer à l?action du chant, et permet de chanter comme si l?on parlait (bien, s?entend). Travail d?athlète intérieurement mais massage naturel vibratoire de tout l?appareil vocal, disparition des contorsions faciales ou du corps, ainsi que du tract destructeur. Bien évidemment, ce n?est pas aussi simple à décrire mais c?est particulièrement facile à démontrer.En tous les cas, les discussions sont passionnantes à suivre même si parfois, elles me laissent pantoises devant autant de difficultés rencontrées par certains intervenants. Bien cordialement à tous< /P>
Graziella