2ème partie
DE | : | grazielgonzalez@xxxx/EM> |
LE | : | 13/04/2005 à 06:14 GMT |
Chanteuse et conseiller vocal, je suis prête à démontrer à tout chanteur débutant ou professionnel, l?application de tout ce que je décris (ce qui est plus facile qu?avec des mots) et comment, en l?espace de quelques secondes, une voix peut retrouver SA vérité physiologique, avant que, bien évidemment, le travail personnel et intelligent du chanteur n?amène la stabilisation de ce réflexe dont chacun devrait immédiatement prendre conscience dès le premier cours de chant . Et cela, sans mot savant anatomiquement.
Mais aussi, comment grâce à une émission physiologique, on peut en une seconde et si la nature le permet, atteindre avec aisance parfois plus d?un ton dans l?extrême grave ou dans l?extrême aigu. Et cela, sans aucune fatigue.
Pensons musique, interprétation. On trouve la technique par l?interprétation et l?interprétation par la technique. Indissociable.
Je n?ai certes pas la science infuse, mais voici ce qui me guide et qui peut-être, devrait être la réflexion quotidienne de tout chanteur au lieu de se demander où placer sa langue, comment contrôler son diaphragme, que fait tel muscle : cela fait très professionnel de citer le terme anatomique mais au regard des angoisses que les chanteurs expriment en permanence sur ce site (et d?autres) depuis plus d?une année, je n?ai pas la sensation que cela fait disparaître les problèmes rencontrés. Combien errent désespérément de professeurs en professeurs ?? !!
Chaque chanteur est une entité aux qualités propres. Seuls les défauts sont souvent les mêmes.
Débutant ou professionnel, chanter ne doit jamais fatiguer. Toute gêne pendant ou après (sensation de brûlure, élancement, enrouement même passager y compris de la voix parlée) est anormale et ne disparaîtra pas « avec l?habitude »
Argument meurtrier car, bien au contraire, persister constituera le ferment de problèmes vocaux à plus ou moins brève échéance, graves et parfois irréversibles !
Apprendre à (re)trouver sa vérité par un chant purement physiologique est vital pour la bonne santé de l'appareil vocal et donc, une assurance pour l?avenir.
Que l'on soit homme ou femme, basse profonde, soprano dramatique ou léger, ou bien encore haute-contre, la base est sensiblement la même. Ce qui fait ensuite la différence? La morphologie, l'équilibre hormonal, les origines, l?intelligence vocale et musicale.
Apprendre à contrôler sa musculature et non lui être soumise pour éviter l'installation d'anomalies tels les faux gestes d'attaques, les rictus incontrôlés de la face, les torsions de la tête pour émettre les aigus (voire parfois du buste).
Apprendre à connaître, à «comprendre» ses sensations internespuis à s?entendre, à "toucher" les sons pour arriver à pouvoir conduire sa voix sans se laisser perturber notamment par les différences d'acoustique.
Apprendre à sentir comment, grâce à une technique de prise d?air bien spécifique , et de surcroît, qualitative et non quantitative, tout l?appareil vocal s?accouple tout naturellement sans avoir à se préoccuper de position de langue, du voile du palais, du diaphragme ou que sais-je encore !
Avec un chant physiologique, « l?angoisse » des registres disparaît puisque, la musculature ne connaissant plus aucune entrave, le larynx « flottant » naturellement, les ondes se mélangent graduellement sans qu?il soit besoin d?y penser : il n'y a plus un, deux ou trois registres, mais une multitude de registres en fonction de la phrase musicale, de son écriture mais aussi du mot à prononcer.
L'encombrement des mémoires sensitive et musculaire par une recherche (souvent dans les livres) trop intellectuelle, trop scientifique du fonctionnement anatomique "tue" la spontanéité du geste vocal qui doit être aussi naturel, simple que parler ! C'est à ce moment que les faux gestes naissent, court-circuitant toute émission physiologique de l'acte vocal.
Chanter physiologiquement est l?équivalent d?un massage manuel qui permet aux muscles vocaux de ne pas se fatiguer, d?être irrigués par un sang chargé d?oxygène et d?éliminer les toxines dégagées inévitablement par tout effort musculaire, de se régénérer rapidement quand survient une fatigue légère, par exemple, après un rôle nécessitant des effets théâtraux ou bien, tout simplement, après l?obligation de chanter sur un organe en sous-condition physique (cause extérieure) entraînant des erreurs techniques ou l'intervention de muscles pour compenser une absence de "tonus" général (le chanteur n?étant pas un robot).
Comme me disait un chef d?orchestre en poste à Berlin : « Que se passe-t-il en France ? Il y a des voix mais en une semaine d?auditions, je n?ai entendu que des voix abîmées avant même d?avoir commencé une carrière, incapables de faire musicalement ce qu?on leur demande tant il y a de problèmes de technique vocale ! »
Il ne faut pas oublier que les défauts s?acquièrent particulièrement vite et s?ancrent encore plus vite, devenant de véritables (mauvais) réflexes quasiment indélébiles si l?on ne réalise pas très rapidement que l?on est dans le mauvais chemin.
Quant aux chanteurs professionnels, l?acceptation de rôles ne convenant pas à sa voix (parce que sinon l?on est marqué d?une croix rouge dans le « circuit »), la scène, le jeu de comédien sur une technique qui n?est pas totalement physiologique sont des facteurs de perte de la voix, des qualités intrinsèques à chaque chanteur, et donc de brièveté d?une carrière qui aurait pu ou dû être prometteuse. Sans oublier le « mal-être » en chantant alors que chanter est un acte aussi naturel (lorsque Dame Nature a donné un organe vocal qui s?y prête) que parler, qui doit apporter le bonheur total, la plénitude.
Voilà ce que mon amour immodéré du chant, du son magique, de l?interprétation par respect du compositeur, et ma peine devant le désespoir de certains me portent à exprimer.
Si cela peut amener certains à réfléchir et à se sortir de situation parfois dramatique, alors je serai simplement heureuse.
Pardon d?avoir été aussi longue
Cordialement à tous.
Graziella