Archives de la liste Chant Septembre 2007

Joël  a écrit le 22 août (désolé pour la réponse tardive) :

« Bref, pour le " maintaining the wide rib cage during the sung phrase", il
me semble qu'on en est revenus, »
Personnellement, je n'en suis pas revenu ! :-)

« Donc je suppose qu'il faut pour vous légèrement "forcer" l'ouverture via
les
muscles intercostaux et maintenir autant que possible une cage thoracique
bien pleine entre deux inspirations.  »
"forcer" n'est jamais un terme très positif ! :-) Mais peut-être que pendant
un an ou deux on a l'impression de "forcer" pour tenir la cage thoracique
ouverte, avant que cela devienne naturel? Cela dépend de la morphologie de
chacun, et de la manière dont cette méthode est enseignée !
"cage thoracique bien pleine" n'est pas non plus "politiquement correct" :-)
Miller n'a-t-il pas écrit il y a déjà bien longtemps, dans son seul ouvrage
traduit en français, que les poumons devaient être "satisfaits" et non
"remplis"?
Et Susan a elle-même écrit que l'air entre tout seul... si on le laisse
entrer... donc si le passage est bien ouvert, et la cage thoracique... qui 
n'est donc pas "bien pleine"...

D'ailleurs, même en restant dans votre approche, vous pouvez vous amuser à 
"forcer" l'ouverture de la cage thoracique sans la remplir, uniquement par 
le jeu des muscles intercostaux et des multiples muscles reliant la cage au 
cou (sterno-cléido-mastoïdiens et compagnie !)

Ce n'est d'ailleurs pas un mauvais exercice d'exagérer dans un premier temps 
une inspiration trop haute, claviculaire, pour établir une position haute du 
sternum. Une fois obtenu cette position caricaturalement haute, on peut 
mieux sentir l'expansion possible en-dessous de la cage thoracique, en 
relâchant l'abdomen en inspiration et en revidant les poumons par le seul 
jeu des abdominaux... C'est bien sûr caricatural, mais cela fait bien sentir 
que la cage thoracique "peut" rester ouverte "toute seule", tandis que les 
abdominaux et le diaphragme font le travail de la respiration...


Nicolas a répondu :

« On entend parfois dire que le fait d'imaginer la cage thoracique (ou le
dos) large peut induire l'activite musculaire minimale suffisante a la
resistance a l'expiration mais il s'agit de suggerer une dynamique plutot
que d'elargir la cage thoracique au maximum. »
Effectivement, comme on peut dire que l'action de légère "contre-pression" 
du diaphragme est suffisante dès lors que les basses-côtes restent ouvertes, 
dès lors que l'on reste en "position d'inspiration"... mais même Miller, 
grand tenant de l'impossibilité de contrôle du diaphragme et de sa passivité 
lors de l'expiration chantée, fait référence dans "Soprano voices" (page 36) 
à de "nouvelles" études scientifiques qui sembleraient enfin montrer le 
contraire : une légère activité du diaphragme pendant l'expiration chantée.


« En fait, il me semble que la cage a le droit de se détendre entre deux
inspirations, et que, justement dans le but de la détente musculaire,
celle-ci n'est pas possible en ce cas, voire dangereuse pour de nombreuses
voix... c'est en tous cas mon idée...  »
Le danger de cette méthode reste mystérieux... Mais si la "cage a le droit
de se détendre entre deux inspirations", c'est bien pendant que vous
chantez, non? Donc vous chantez sur une expiration thoracique? En plus, si
c'est une détente, ce n'est pas une expiration très tonique, si? Ou bien, si
l'activité expiratrice de la cage thoracique est tonique, arrivez-vous en
même temps à tirer le meilleur parti des possibilités d'expansion autour de
votre taille et des possibilités de contraction des muscles abdominaux?
N'y aurait-il pas une certaine logique à envisager que le maintien en 
ouverture de la cage thoracique permet de mieux utiliser les possibilités de 
l'abdomen tout en laissant cette "cuisine" musculaire très loin des cordes 
vocales,
en -dessous d'un "matelas" protecteur, une "zone tampon" constituée par les 
poumons et la cage qui les entourent?
N'y aurait-il pas une possibilité de produire ainsi une pression à chaque 
instant adaptée sous les cordes vocales, avec un confort accru, par rapport 
à une méthode qui laisserait la cage thoracique se fermer? (C'est à dire se 
refermer au niveau des basses côtes ou, pire (selon moi !), s'affaisser au 
niveau du sternum.)

| Alain Zürcher
| L'Atelier du Chanteur
| https://chanteur.net