[e], [e] (trille de seconde mineure) |
Cet exercice est le premier du thème Trille, dont il vous est recommandé de lire l'introduction.
Comme pour tous les exercices de ce thème, la phase d'entrée du trille importe peu. La phase de sortie n'importe pas davantage, sinon qu'elle doit rester timbrée et soutenue !
L'écriture en triolets a été choisie pour son côté "bancal" : d'un triolet à l'autre, le temps ne tombe pas sur la même note. Ce déséquilibre recherché peut vous aider à déclencher votre trille.
Une fois le trille déclenché, ne "comptez" surtout pas ses battements. Progressivement, vous apprendrez à maîtriser la durée de votre trille, c'est à dire à déclencher sa phase de sortie à volonté. Si vous vous exercez au trille pour la première fois, il est beaucoup plus important d'arriver à le déclencher que d'arriver à l'interrompre.
Néanmoins, une difficulté d'intonation, de souffle ou de timbre de la phase de sortie du trille peut indiquer que vous l'exécutez trop en expiration, en lâchant trop votre soutien.
A contrario, si vous n'arrivez pas à déclencher le trille, c'est sans doute que vous tenez trop votre souffle ou soutenez trop votre voix. (Oui, oui, c'est possible ! malgré les éternelles injonctions de "soutenir davantage" que vous avez pu recevoir !)
Pour faciliter le déclenchement du trille, il peut être profitable de laisser légèrement remonter votre diaphragme, et d'avoir conscience de cette remontée.
Encore une fois, il ne s'agit pas d'expirer ou de lâcher le son. On doit plutôt avoir l'impression de lancer un serpentin qui se déroule tout en étant tenu par une extrémité. Des images circulaires, d'air qui tourne dans la bouche ou autour de la tête, de tourbillons, peuvent également être très efficaces.
Si votre trille ne se déclenche pas avec la liberté souhaitée, recherchez-le d'abord en falsetto (une octave au-dessus). L'absence de "poids" vocal (d'inertie) du falsetto réduira le risque de tension des articulateurs.
Mais, vous demandez-vous peut-être, comment reconnaître le trille quand il se déclenche?
Au fait que vous ne pouvez plus le contrôler, que vous avez l'impression qu'il vous échappe.
C'est cependant là que vous vous apercevrez aussi de la nécessité de conserver un appoggio correct. à défaut, votre trille peut s'accélérer de manière incontrôlable jusqu'à se détimbrer et à se perdre dans un souffle.
Au fait que vous ne pensez plus chaque note du trille individuellement.
La phase d'entrée du trille a servi à fixer ces deux hauteurs dans votre cerveau, et a appris à votre larynx à les émettre. Le trille se déclenche quand votre larynx peut poursuivre l'émission alternée des deux notes sans requérir votre auto-contrôle auditif. Il est passé en "pilote automatique".
Le grand intérêt pédagogique du trille est dans sa souplesse et sa liberté, ainsi qu'expliqué dans l'introduction de ce thème.
Cette liberté vocale bénéficie à tout votre chant.
Pratiqué ensuite sur des couples de voyelles, le trille est un excellent exercice d'égalisation de leur résonance. (Voir le thème Égalisation.)
Chantez la note supérieure du trille sur la première voyelle du couple, et la note principale sur la deuxième, puis inversez les deux voyelles !
Les trilles de tous les exercices de ce thème peuvent être attaqués par la note principale au lieu d'être attaqués par la note supérieure.
Voici, à titre d'exemple, l'équivalent de l'exercice ci-dessus attaqué par la note principale :
[e], [e] (trille de seconde mineure attaqué par la note principale) |
Pratiquez progressivement les exercices suivants, qui présentent des trilles d'intervalles croissants.
Commencez par le trille de seconde majeure.
Attention : Ces exercices peuvent être très enthousiasmants. Si vous les pratiquez sans contrôle extérieur, ne vous laissez pas emporter. Une recherche de "surtimbrage" pourrait réduire votre impédance ramenée, et conduire à une fatigue vocale rapide.