Archives de la liste Chant Janvier 2004

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Re: Re:professeurs de chant et polyphonie

DE : christian GUERIN
LE : 11/01/2004 à 09:34 GMT

Bonjour,
Je ne nie pas le droit de personnes passionées de chant de vouloir exercer cet art avec la voix dont elles disposent. J'en fais partie tout en ayant vite réalisé que je n'avais pas la voix du siècle. Mais on observe qu'en Russie, en Bulgarie, aux USA, en Italie il y a beaucoup plus de belles voix que chez nous et c'est eux qui viennent chanter dans nos théatres. Il n'y a aucune explication ethnique, climatique, culturelle. L'explication est acoustique : les langues parlées dans ces pays font émerger très tôt les beaux timbres. Nous avons en France la manifestation de ce phénomène : sur les 60 chanteurs français ayant fait une carrière internationale au siècle dernier, 80% étaient nés au sud d'une ligne Bordeaux Gap.La carte géographique de la France et la liste des chanteurs sont sur mon site http://www.sosvoix.asso.fr . L'explication ne peut pas être non plus ethnique ni climatique. C'est la façon de parler le français qui a fait qu'à Brest ou Strasbourg des hommes et des femmes ont vécu en ignorant qu'ils avaient une belle voix.  Une recherche systématique dans les chorales d'enfants devrait permettre de sortir du lot les belles voix qui s'ignorent.Cette politique, un peu dirigiste, je l'admets, a été pratiquée en Bulgarie. Il faut savoir que les conservatoires de musique nationaux Français ont un taux d'insertion professionnelle des médaillés chanteurs inférieurs à 20% aux dires des professeurs eux même. 80% d'échec, c'est vraiment de l'argen fichu. Aucune école d'ingénieur ou de technicien accepterait ce taux sans se remettre en cause... Vaste débat. Cordialement Christian GUERIN
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Sent: Saturday, January 10, 2004 10:04 PM
Subject: Re: Re:professeurs de chant et polyphonie

bonjour,
 
Il y a quelque chose qui m'échappe.
Pourquoi chercher les talents seulement dans les voix "naturelles" ?. Les grands potentiels n'ont pas forcement un placement "naturel" dès le départ. C'est une alchimie entre intelligence,  potentiel de l'instrument et (dur) travail pour l'exploiter.
La qualité brute de la voix de grands chanteurs n'est (n'était) pas toujours l'essentiel de leur talent.
 
Avouons que le "sous développement lyrique", c'est d'abord l'état catastrophique de l'enseignement.
 
Je suis maintenant convaincu que l'essentiel est d'apprendre aux éleves et aux profs à reconnaître une voix bien placée, une émission saine, en dehors de toute autre considération, mais une belle voix mal placée est trompeuse pour beaucoup de gens. Je commence seulement à faire la différence.
 
Comme élève il faut accepter une émission saine : le beau son peu arriver bien longtemps après. Il faut résister constamment à juger sa voix en l'écoutant "de l'intérieur ".
 
J'ai quitté un choeur où le pupitre basse comptait essentiellement des gens capables de grossir leur voix et de gueuler (j'en étais) et où les ténors étaient les petites voix qui ne pouvaient pas descendre. Résultat : un concert de voix détimbrées corrigées tant bien que mal par la sono. 
 
A tous les élèves qui perdent leur temps, leur argent, leur plaisir et leurs espoirs.
----- Original Message -----
Sent: Friday, January 09, 2004 9:42 AM
Subject: Re: Re:professeurs de chant et polyphonie

Un des grands risques du travail en choeur est moins pour ceux qui ont une voix à développer que pour ceux dotés d'une belle caisse de résonance et dont le placement s'est fait "naturellement" très tôt, parfois spontanément comme dans le sud de la France par l'accent régional. Ces voix, dont les harmoniques du "singing formant" sont actives ont une voix qui "émerge" de la masse chorale, on les entend même quand ils ne chantent pas fort. En général, le chef passe son temps à leur dire "tu chantes trop fort, on t'entend trop". Malheureusement ces gens doivent quitter le choeur avant d'avoir acquis un mauvais geste d'engorgement. On les retrouve souvent en rééducation quinze ans après, ou alors ils font carrière de soliste. C'est dans ce creuset de voix dites "naturelles" que la France peut chercher à sortir de son sousdéveloppement lyrique. Aller chercher ceux qui sont doués, et non ceux qui aiment, comme on a fait avec succès pour le foot et le tennis ou pour Ghiaurov, Carreras, Alagna et autres.  Christian GUERIN sosvoix@xxxxfr
 


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