Voix de tête et voix de poitrine masculines

Écoute instrumentale

Cet exercice peut être préparé par l'exercice Voix de tête et voix de poitrine.

Cet exercice vise à développer la voix de tête masculine, en tâchant d'établir un équilibre entre mécanisme lourd et mécanisme léger. Il n'est pas adapté aux voix féminines.

Cet exercice part du falsetto (le mécanisme léger).
Au passage, il fait découvrir la voix de poitrine masculine (le mécanisme lourd).

Cet exercice doit être débuté de manière à ce que sa note la plus aiguë se trouve juste en-dessous de votre second passage. La quinte de cette exercice va donc couvrir approximativement l'étendue séparant votre premier passage de votre second passage. Vous pourrez ensuite le transposer par demis-tons ascendants.

Commencez cet exercice sur la voyelle qui vous est la plus naturelle parmi les deux proposées.
Ne dépassez jamais le mezzo-forte. Ceci est essentiel pour que la registration s'accomplisse spontanément.

Cet exercice doit être chanté successivement :

  1. en falsetto,
  2. en voix de poitrine, une octave plus bas,
  3. éventuellement en voix de poitrine parlée (que l'on peut qualifier de voix de poitrine brute), toujours une octave plus bas,
  4. en voix mixte (généralement appelée voix de tête au-dessus du second passage).

Respirez et rétablissez votre appoggio entre chaque mode de production, afin que chacun soit abordé exactement dans les mêmes conditions de départ.

(1)
Il s'agit d'un falsetto très détendu (un falsetto pharyngé au sens de Vennard).
(Pour découvrir l'émission la plus détendue possible, vous pouvez commencer par descendre en falsetto la quinte couverte par l'exercice, .)
Il n'est pas strictement nécessaire que ce falsetto soit soutenu, mais le principe de l'exercice étant de faire alterner différents modes de production avec le moins de différences possible entre eux, il est préférable que le falsetto soit lui aussi soutenu.

La continuité de la ligne vocale (du souffle) est essentielle. Aussi l'ai-je indiquée par une liaison au-dessus des notes. N'admettez pas la moindre rupture, le moindre arrêt dans le soutien du souffle ni dans la résonance.
La note aiguë ne doit pas ressortir. Ne cherchez pas à "donner davantage" sur cette note, cela ne ferait que l'appuyer et la "déplacer". Les articulateurs ne doivent être aucunement modifiés pour l'émettre. Les résonateurs le sont un peu, mais spontanément.
Vous pouvez au besoin vous aider d'images d'aspiration du son vers vous, de gestes d'ouverture des bras ou de mouvements circulaires (voir l'article Tao et mouvement continu). Imaginez une expansion continue du bas de votre cage thoracique et de votre ceinture abdominale.

Les objectifs pédagogiques de l'utilisation du falsetto sont de :

(2)
Conservez exactement la même conformation des résonateurs et la même attitude physique et psychique, la même détente, le même "rayonnement", pour chanter la phrase à l'octave inférieure.
La seule différence doit consister dans la différence d'octave. Laissez votre appareil vocal s'y adapter tout seul. Il n'aura besoin de modifier que le mode vibratoire des cordes vocales, c'est à dire l'équilibre musculaire à l'oeuvre au niveau du larynx.

Cet exercice peut vous faire découvrir votre véritable voix de poitrine, que vous trouverez peut-être :

(3)
Chanter le motif musical à l'octave inférieure en voix parlée revient à supprimer toute intervention du mécanisme léger.
Cela peut être très perturbant et rendre problématique l'étape suivante. N'ajoutez ce mode de production que si vous sentez qu'il vous apporte une détente supplémentaire, ainsi qu'une meilleure maîtrise des équilibres musculaires en jeu.
Cette étape peut en effet vous aider à distinguer le mécanisme lourd du mécanisme léger, ce qui peut faciliter leur fusion lors de la dernière étape de cet exercice.

(4)
En chantant à nouveau à l'octave supérieure, il s'agit de combiner, le plus spontanément possible, les deux modes de production vocale dont vous venez de faire l'expérience.

L'essentiel est de toujours conserver exactement la même conformation des résonateurs.
partir d'une certaine hauteur, quand vous transposerez l'exercice, il pourra être nécessaire d'avancer un peu les lèvres et d'accroître l'impression d'aspirer le son en vous, ainsi que votre engagement physique.

Si vous n'avez pas correctement soutenu votre falsetto initial, veillez ici à retrouver l'ouverture du torse et la connexion basse que vous avez établis pendant la deuxième phase de l'exercice.
Cette quatrième phase est certainement la plus soutenue des quatre, mais cela ne se fait réellement sentir que quand vous chantez l'exercice plus haut.

Pour cette quatrième phase, vous pouvez tout simplement imaginer que vous chantez normalement, comme vous imaginez que chante un chanteur d'opéra. Imaginez tout de même une voix lyrique, chantant par exemple une sérénade au clair de lune sous un palmier !