Le dilemme entre attaque glottique et soufflée se résout toujours par la préconisation d'un miraculeux entre-deux, attaque glottique sans coup de glotte ou soufflée sans souffle...
Cet équilibre est trouvé spontanément par de nombreux chanteurs. Si un élève-chanteur ne rencontre aucun problème à ce niveau, il est inutile de lui compliquer l'existence, du moins dans un premier temps.
Toutefois, tout chanteur devrait être à même de distinguer et de reproduire ces deux modes d'attaque du son, ne serait-ce que pour les garder en réserve dans sa trousse de secours.
Il n'est en effet pas rare qu'un chanteur ait besoin, pendant un certain temps, de penser ses attaques "plus glottiques" ou "plus soufflées", afin de corriger :
Il y a attaque glottique quand la glotte est fermée juste avant le début du son, et ne s'ouvre que pour l'émission vocale.
Il n'y a réellement "coup de glotte" audible que si la glotte est volontairement fermée et immédiatement rouverte pour émettre le son.
Tout chanteur doit être capable d'ouvrir et de fermer sa glotte sur commande.
Pour prendre conscience de cette possibilité, le plus simple est :
Il ne peut y avoir d'attaque soufflée que si la glotte est ouverte préalablement à la phonation.
L'expérience d'une attaque soufflée est très facile à faire : il suffit d'expirer librement, puis de décider, à un instant donné, d'émettre une note sans interrompre le flux d'air.
En réduisant ensuite au minimum le temps d'expiration non sonore (non voisée), on obtient une attaque soufflée musicalement utilisable.
L'attaque glottique est plus nette. Elle permet d'attaquer le son alors qu'un potentiel d'énergie a déjà été accumulé sous la glotte.
Un son attaqué glottiquement est immédiatement juste, et n'occasionne aucune déperdition de souffle.
Cependant, si la pression sous-glottique est excessive, le coup de glotte sera audible.
L'attaque soufflée autorise une plus grande détente, une émission supposée plus "naturelle".
Elle occasionne cependant une déperdition de souffle. Elle suscite souvent des problèmes de justesse, et peut inciter à prendre les sons par en-dessous.
Chez un chanteur manquant de tonus, l'attaque soufflée conduit à chanter en expiration, généralement trop bas, avec des sons droits dans l'aigu et des graves soufflés, non poitrinés et donc inaudibles.
Si l'attaque soufflée est souvent celle du chanteur manquant de tonus, l'attaque glottique traduit une vocalité brutale à l'excès.
Le coup de glotte à l'attaque, comme le coup de glotte final, a sa place dans le pire répertoire vériste, et aux moments les plus dramatiques d'opéras à l'écriture moins démagogique. Il ne semble pas compatible avec le bel canto.
Ces dernières années, la prépondérance de l'enregistrement sur le concert a conduit certains chanteurs de Lieder à user et abuser de l'attaque soufflée, qui constitue une parfaite entrée en matière pour une voix détimbrée aux piani non soutenus.
Cette voix chuchotée ne peut se justifier que lorsque le compositeur exige, ponctuellement, un sotto voce. Elle n'a rien à voir avec le véritable mezza voce.
Il peut être atteint :