Le halètement, du moins dans la forme physiologiquement correcte exposée plus bas, a plusieurs intérêts pédagogiques :
Il nous fait prendre conscience du chemin que suit l'air lorsque nous respirons.
(En effet, l'air circule plus rapidement et plus bruyamment que lors d'une respiration calme.)
Il ouvre les côtes et les maintient ouvertes.
Il ouvre la gorge, libérant d'une extrémité à l'autre le conduit respiratoire.
Il met en oeuvre un processus respiratoire dynamique et souple, pouvant être poursuivi en mouvement perpétuel.
La région la plus mobile est la paroi épigastro-ombilicale : c'est elle qui a la plus grande amplitude de mouvement de contraction et de rétraction.
Ses mouvements ne traduisent bien sûr que ceux du diaphragme, que l'on perçoit plus facilement à cet endroit, mais que l'on peut aussi "sentir" en plaçant le bout des doigts juste sous le pourtour de la base de la cage thoracique.
La ceinture abdominale est légèrement dynamisée tout en restant détendue.
Ce mouvement rapide et relativement superficiel n'implique en effet pratiquement pas la musculature abdominale expiratrice lors de l'expiration : le simple retour du diaphragme à sa position de départ suffit.
Il nous oxygène, voire nous suroxygène.
En résumé, le halètement nous offre le moyen le plus simple de trouver ou retrouver une attitude respiratoire naturelle, dynamique et efficace. (Il devra cependant être complété par des exercices impliquant plus profondément les muscles abdominaux lors de l'expiration ainsi que la détente de ces derniers lors de l'inspiration.)
Déclenchez simplement un halètement rapide et spontané, sans vous préoccuper du bruit de la respiration ni du volume d'air échangé avec l'extérieur.
Si votre halètement spontané ne répond pas aux critères suivants, corrigez-le : ouverture et stabilité des côtes, mouvement de la paroi épigastro-ombilicale, souplesse et faible participation abdominales, possibilité de mouvement perpétuel.
À partir de ce halètement, deux variantes sont intéressantes :
Le halètement silencieux réduit la quantité d'air échangée avec l'extérieur, tout en maintenant l'ouverture de la gorge et l'activité musculaire abdominale.
Ceci sera utile pour "détacher" des vocalise ou plus généralement pour répondre à une exigence aussi floue que "renforcer le soutien".
Le halètement au ralenti consiste à conserver exactement le type d'activité du halètement, mais au ralenti !
Pour l'obtenir :
Progressivement, approfondissez la respiration en augmentant l'expansion latérale des basses-côtes et de la zone située dessous, ainsi que l'expansion de la région lombaire, tout en maintenant l'ouverture de la cage thoracique.
En effet, le halètement rapide ne suscite pas spontanément cette respiration profonde : l'air n'a pas le temps de "descendre si bas".
Cet exercice donne la meilleure image possible de la phase inspiratoire du cycle respiratoire.
La phase expiratoire sera naturellement modifiée dans le chant..