Contributions extérieures sur la voix et le chant →
© Mariel Berger 1998
Les timbres de la voix sont influencés par de nombreux paramètres, acoustiques et psychologiques. Les différentes positions du larynx, celle du voile du palais, du pharynx sont très dynamiques, GARCIA indique les champs de liberté de ces paramètres, les effets techniques, mais aussi dramatiques,les couleurs de la voix qui découlent de leurs interactions...
Pour le timbre clair, le conduit vocal est plus court car le larynx est plus haut et le voile du palais est relativement abaissé. Pour le timbre sombre le conduit vocal est allongé et courbé car le larynx est abaissé et le voile du palais est soulevé.
Chacun de ces timbres offre des couleurs expressives particulières, elles-mêmes modulées par le degré d'éclat ou de douceur que l'on peut obtenir en variant la tonicité de l'accolement glottique.
Pour être plus concrète voici quelques exemples de GARCIA lui-même :
La tendresse de l'amour appelle facilement un timbre clair et doux, une pièce "martiale" se rendra bien avec le timbre clair dans tout l'éclat de sa brillance, ce qui est solennel ou dramatique se peint aisément avec un timbre sombre bien tonique, alors que le mystère ou le désespoir appellent le timbre sombre sur une glotte relâchée etc.
Vous avez raison de souligner l'indépendance possible de la position du larynx et du voile du palais.
Je suis d'accord avec vous en particulier dans le haut médium, il ne convient pas de trop assombrir la voix pour aller vers l'aigu avec aisance. (Est-ce cela que vous appellez le "demi-Deckung"?) Vers l'aigu le larynx monte naturellement un peu il ne faut pas l'en empêcher, mais juste arrondir le son en soulevant le voile du palais.
Tout est question de mesure.
Ce sujet est extrêmement vaste, je vais le ramener au point de départ de notre discussion qui était les variations de la façon d'articuler les voyelles en fonction du timbre.
GARCIA conseille de former les voyelles et de les attaquer directement à la glotte. Selon le timbre choisi la phonétique s'adapte en fonction de la transformation du conduit vocal. Chaque voyelle est potentiellement un ensemble de sonorités, en passant du clair au sombre.
La phonétique internationale ne peut répertorier toutes ces variations de l'art vocal.
Le travail technique ne doit pas s'opposer à cela par une modélisation statique, mais au contraire exercer cette souplesse.
Garcia propose un exercice simple : sur une même note passez du timbre clair au timbre sombre, respirez, reprenez le timbre sombre et revenez au timbre clair.
Comme vous le dites, la musique porte en elle des forces qui se reflètent dans les couleurs de la voix, et le chant est comme le prolongement de la parole, la force expressive par des mots colore spontanément la voix et cela se reflète sur le visage.
Le visage reflète cette clarté ou cette profondeur de la voix...
Mais le reste du corps aussi, par le soutien du souffle, par la posture, vit cette transformation.
L'analyse technique consciente permet d'aller directement sans tâtonnements inutiles à ce que l'on souhaite, et surtout évite de se mettre en contradiction.
Que pensez-vous de tout cela ?
Suis-je claire ou obscure ?
Mariel Berger / Paris