Archives de la liste Chant Juin 2003

Laurent Labède a écrit :

<< Ma prof de chant me dit d'ouvrire un maximum la machoire lorsque je
chante
dans les notes aigues, mais à chaques fois, je resent une gene quand ma
machoire est ouverte au maximum, je sent que les muscles situés juste sous
la mandibul au niveau du double menton, sont tres tendu, est cela me gene.
>>

Ce n'est pas l'ouverture de la mâchoire qui crée cette tension, mais les
muscles de la langue, qui est sans doute grossie, contractée, trop enfoncée
dans le "plancher" de la bouche, peut-être rétractée vers la gorge...

<<Autres chose, j'aimerais savoir comment detendre au maximum, les muscles
du
cous et de la gorges, car j'ai le sentiment de les avoir souvant contracté,
meme dans les haut medium.>>

C'est plutôt la même chose qu' "autre chose" ! :-)
Enfin, en partie. Voici ci-dessous quelques pistes qui concernent la langue.
Si les tensions impliquent davantage les muscles du cou, c'est plus une
question de coordination, de souffle, d'appoggio, de soutien... bref c'est
plus global et difficile à conseiller par écrit !!! On peut toujours
recommander de travailler sur des "débuts de son" à la Miller puis sur des
staccatos très légers, par exemple sur "h", "s" puis "a" en fausset ou "pa"
en voix pleine...

Tous les exercices impliquant la langue peuvent aider - ou justement aussi
ceux qui ne l'impliquent pas, c'est à dire qui cherchent à la laisser
passivement détendue : par exemple, partir de la voix parlée si cette
tension ne se manifeste pas dans la voix parlée. Émettre aussi des sons très
"minimaux" comme des soupirs, des "haa...", en partant de la voix parlée et
dans la zone de la voix parlée (bas médium) puis plus légèrement par
au-dessus sur des "soupirs descendants", sur une quinte par exemple, en
commençant même avec un "h" et du souffle, mais sans qu'il reste du souffle
une fois arrivé sur la voyelle.
La fricative sourde "f" peut aussi aider à relier souffle et son sans
intervention intempestive de la langue, sur "fa" et autres voyelles.
Le "th" anglais peut faire des miracles : vocaliser sur sa version sonore
(comme dans "the" en anglais) puis sur "tha"... en gardant presque à la
langue sa position "pointe entre les dents" même pour le "a".

Chercher une liberté des "r" roulés, faire des motifs sur des "l" rapides,
alterner entre "k" et "l" ou faire des motifs commençant par "kl" ou "kr"
avec un "r" roulé - pour faire travailler alternativement la langue derrière
et devant. Le "ng" soulève aussi bien l'arrière de la langue. "d" et "t"
font aussi travailler la pointe de la langue, mais "ba !" ou "pa !" sont
inversement utiles pour émettre un son "bête" qui n'implique pas la langue,
juste l'ouverture des lèvres et de la mâchoire.

Faire alterner des voyelles pouvant être formées avec à peu près la même
ouverture de la mâchoire, en s'obligeant à ne passer d'une voyelle à l'autre
qu'avec le mouvement de la langue (pointe toujours devant touchant les dents
du bas). Le plus simple est d'alterner entre "a" et "è", puis d'essayer de
garder la même qualité entre "a" et "e" (où la mâchoire doit un peu se
fermer).

Voilà!

| Alain Zürcher
| L'Atelier du Chanteur
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