Archives de la liste Chant Février 2004

> Pourtant, même les pédagogues n'utilisant que des images et surtout pas de
> terme concret focalisent l'attention de l'élève sur telle ou telle partie de
> son corps... En y faisant imaginer soit quelque chose qui s'y passe, soit
> quelque chose qui ne s'y passe pas mais qui est supposé aider à ce que ce
> qui doit se passer ailleurs s'y passe bien ! :-)
>
> C'est il est vrai parfois une manière de focaliser l'attention sur un point
> pour en détendre un autre - par exemple les sensations "dans le masque" qui
> vont peut-être détendre la gorge ou la langue?
Quant à moi, je trouve que ce qui détend le mieux la gorge, c'est justement le maintien du tonus inspiratoire bas
pendant l'émission vocale.>
> Pour ma part, il me semble sain et efficace que chacun se construise un
> schéma qui corresponde à la réalité, de manière certes très grossière, avec
> le minimum de détails nécessaires, mais sans contre-vérité. Il est ainsi
> tout à fait possible de parler de sensations au niveau des sinus etc.,
> puisqu'elles existent et peuvent être des repères utiles au chanteur, à
> condition de ne pas prétendre que ce sont les sinus qui produisent la
> voix...
>
> Et pourquoi ne pas expliquer de manière simple les différences entre
> mécanisme lourd et léger? Même si l'on n'a pas de conscience directe de ce
> qui se passe, savoir que les cordes vocales présentent un bord en contact
> plus ou moins fin et une tension longitudinale ou une compression médiane
> plus ou moins importantes peut aider à comprendre par exemple logiquement
> pourquoi tel ajustement de la gestion du souffle (ou de la configuration des
> résonateurs) est adapté à tel registre.
Le risque, là, est d'imaginer que ce sont les cordes vocales qui produisent un effort dans l'émission vocale :
j'affectionne l'expression "Donne ta voix, mais garde ton air".
> C'est également pertinent en matière de respiration, où tant de professeurs
> restent très vagues alors qu'une fois compris le principe de l'antagonisme
> expirateurs/inspirateurs, la réalité peut être visualisée d'une manière qui
> semble d'abord paradoxale et complexe ("Ah bon, je dois chanter en
> inspirant? - Non, mais vos muscles inspirateurs doivent rester actifs
> pendant l'expiration") mais finalement logique et efficace, qui facilite les
> fines coordinations nécessaires, davantage que de penser "pousse comme aux
> cabinets", "soutiens davantage", "ça doit venir du ventre" ou même le
> millérien "reste en position d'inspiration", qui ne décrit lui aussi qu'une
> partie de la réalité.
Certains professeurs restent très vagues, peut-être parce qu'ils ont tellement intégré les mécanismes du chant, qu'ils
n'ont pas vraiment conscience de ce qui se passe dans les différentes parties du corps qui participent à l'acte vocal :
et l'on revient au sujet ! Il est pour moi évident que la représentation corporelle est d'une grande utilité, surtout
pour enseigner !!!
> Certes, sauf problème local et précis, une "carte des autoroutes" suffit, un
> élève n'a pas besoin de cartes d'état-major de tout son corps. Au besoin, on
> fera un zoom sur une zone posant problème !
Oui, Alain : cela me paraît beaucoup plus limpide que des notions comme l'impédance ramenée qui m'a toujours "pris la
tête" !!!
Amicalement
Véronique Jacques
>
> | Alain Zürcher
> | L'Atelier du Chanteur
> | https://chanteur.net
>
> -------------------------------------------------------------------------
>