Re: enseignement en DVD ou vidéocassette
DE | : | Alain Zürcher |
LE | : | 02/02/2004 à 22:11 GMT |
Yves Ormezzano a écrit :
<< Que l'on veuille savoir ce
qui se passe une fois le geste réalisé, tout à fait d'accord, mais avant, je
ne crois pas que cela puisse aider. (Je me trompe peut-être)
Je pense de même que la découverte d'une sensation n'est pas améliorée par
le fait de savoir où on la doit rechercher : on risque (c'est souvent le
cas, mais je laissse le soin aux pédagogues de répondre) plutôt de crisper
les "muscles du coin" et d'avoir des tensions inappropriées au chant.>>
Pourtant, même les pédagogues n'utilisant que des images et surtout pas de
terme concret focalisent l'attention de l'élève sur telle ou telle partie de
son corps... En y faisant imaginer soit quelque chose qui s'y passe, soit
quelque chose qui ne s'y passe pas mais qui est supposé aider à ce que ce
qui doit se passer ailleurs s'y passe bien ! :-)
C'est il est vrai parfois une manière de focaliser l'attention sur un point
pour en détendre un autre - par exemple les sensations "dans le masque" qui
vont peut-être détendre la gorge ou la langue?
Pour ma part, il me semble sain et efficace que chacun se construise un
schéma qui corresponde à la réalité, de manière certes très grossière, avec
le minimum de détails nécessaires, mais sans contre-vérité. Il est ainsi
tout à fait possible de parler de sensations au niveau des sinus etc.,
puisqu'elles existent et peuvent être des repères utiles au chanteur, à
condition de ne pas prétendre que ce sont les sinus qui produisent la
voix...
Et pourquoi ne pas expliquer de manière simple les différences entre
mécanisme lourd et léger? Même si l'on n'a pas de conscience directe de ce
qui se passe, savoir que les cordes vocales présentent un bord en contact
plus ou moins fin et une tension longitudinale ou une compression médiane
plus ou moins importantes peut aider à comprendre par exemple logiquement
pourquoi tel ajustement de la gestion du souffle (ou de la configuration des
résonateurs) est adapté à tel registre.
C'est également pertinent en matière de respiration, où tant de professeurs
restent très vagues alors qu'une fois compris le principe de l'antagonisme
expirateurs/inspirateurs, la réalité peut être visualisée d'une manière qui
semble d'abord paradoxale et complexe ("Ah bon, je dois chanter en
inspirant? - Non, mais vos muscles inspirateurs doivent rester actifs
pendant l'expiration") mais finalement logique et efficace, qui facilite les
fines coordinations nécessaires, davantage que de penser "pousse comme aux
cabinets", "soutiens davantage", "ça doit venir du ventre" ou même le
millérien "reste en position d'inspiration", qui ne décrit lui aussi qu'une
partie de la réalité.
Certes, sauf problème local et précis, une "carte des autoroutes" suffit, un
élève n'a pas besoin de cartes d'état-major de tout son corps. Au besoin, on
fera un zoom sur une zone posant problème!
| Alain Zürcher
| L'Atelier du Chanteur
|
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