Re: le latin dans l'histoire de la musique
DE | : | aglaechat |
LE | : | 07/01/2005 à 15:30 GMT |
Bonjour Warg, et merci beaucoup pour ton explication. Cette question est
vraiment intéressante, merci aussi à la personne qui l'a posée.
Dans la mesure où la question porte sur un "canon", je pense qu'il faut
respecter quand même la prononciation d'usage en musique sacrée, qui
remonte à l'époque du chant grégorien, quand la liturgie entière était
psalmodiée, et qui a été choisie pour des raisons musicales, parce
qu'elle s'articule plus facilement dans le chant, et pour des raisons
d'euphonie. La musique sacrée a des codes précis, et universellement
adoptés, il peut donc être gênant de s'en éloigner de façon
intempestive, même dans un souci de rigueur historique. Maintenant, que
cette pronociation n'ait plus rien à voir avec la langue latine, c'est
tout à fait certain, et je suis d'accord avec toi. D'autant plus que le
latin étant une langue d'Europe du Sud au départ, il devait certainement
obéir à des règles de prononciation proches de l'italien, de l'espagnol
ou de l'arabe... Il est très dommage que cela ait été perdu...
Amitiés
Julie G.
Warg a écrit :
Le latin a ete "parlé" en continu jusqu'a nos jours, dans le sens où il
reste la langue officielle de l'église romaine. Des dictionnaires sont
publiés regulierement pour inclure des mots nouveaux correspondant à notre
époque.
Cela étant, comme toute langue, sa structure linguistique et sa
prononciation ont évolués. Le latin médiéval n'est pas le même que le latin
de l'empire romain, le latin parlé en gaule après la conquéte n'est plus le
même que celui parlé à Rome, et ainsi de suite.
La prononciation qui fait référence, (par ex le /k/ pour "c") qui sert de
base pour les linguistes sous le nom de "prononciation reconstituée"
correspond au latin classique et littéraire de l'époque de Ciceron.
Au dela, tout ou presque est possible : imaginez un peu l'accent et la
prononciation du latin du clergé lors de la christianisation de l'Islande...
;-))
Faute d'un media de normalisation de la langue parlée, comme aujourd'hui la
télévision, on a la meme situation que le chinois : une langue écrite
commune, mais des milliers de prononciations différentes.
En toute rigueur scientifique, tout est a voir presque au coup par coup, en
fonction des traditions et des usages, au dela d'une norme qui aurait une
valeur absolue. J'imagine qu'il doit exister des travaux spécifiques sur la
prononciation latine de la liturgie époque par époque. C'est là qu'il
faudrait piocher.
A mon modeste avis de linguiste, je pense qu'il faut un peu se méfier des
traditions propres à l'art lyrique proprement dit, qui a pu développer en
vase clos sa propre version des faits, tout comme l'a fait l'enseignement
secondaire jusqu'a il y a pas si longtemps. Ceci du moins, si l'objectif est
l'authenticité historique, ce qui est affaire de choix.
-----Message d'origine-----
De : Peter Jones [
RE: le latin dans l'histoire de la musique (Warg le 07/01/2005 à 15:51 GMT)
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