Archives de la liste Chant Février 2005

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Re: remonte du larynx/aigus/souplesse

DE : Alain Zürcher
LE : 15/02/2005 à 16:24 GMT

Catherine a écrit :

<< Mais le larynx remonte dans les aigus....>>

Peter Jones a écrit :

<< Je pensais que c'était l'opposé.qu'en fait le larynx s'abaisse quand on chante plus aigu.>> René Mary a écrit :
<< Je ne pense pas que le larynx s'abaisse dans les aiguës. En fait, pour moi, le larynx -quelle que soit la note chantée, grave ou aiguë, doit rester stable, comme s'il flottait >>

Chez Catherine, j'imagine que c'est une constatation et non un souhait. Il est en effet préférable, à mon avis, que le larynx reste stable, voire s'abaisse légèrement dans les aigus... mais sans qu'on cherche réellement à le faire, exprès et par une action locale !

Cette stabilité est préférable pour la santé de la voix... Mais elle correspond aussi à une esthétique... Néanmoins, même si l'on cherche un timbre très clair, il n'est pas souhaitable que le larynx monte plus dans les aigus que dans le reste de la voix... À l'inverse, une couverture "lourde" des aigus peut faire baisser excessivement le larynx et créer un sombrage moins dangereux que la montée du larynx mais guère plus eu efficace fonctionnellement.

Si le larynx monte dans les aigus, on peut essayer de comprendre cela sous plusieurs angles qui ne sont bien sûr pas incompatibles mais complémentaires :

1) la voix n'est pas soutenue; 2) l'impédance de la voix est trop faible; 3) la registration n'est pas optimale.
Plus en détails :

1) Si le diaphragme n'oppose pas un antagonisme suffisante à l'expiration (c'est à dire s'il ne résiste pas à une pression abdominale trop forte ou simplement si la cage thoracique s'affaisse pendant le chant), le larynx va encaisser toute la pression expiratrice et risque de monter, du moins si sa musculature extrinsèque de suspension n'est pas suffisamment développée - sachant que compter sur cette seule musculature pour retenir le larynx n'est pas non plus une bonne solution !
C'est ce qui se passe notamment si l'inspiration est trop haute - et du coup l'expiration aussi.

2) La résonance bucco-pharyngée de la voix ne crée pas une pression acoustique suffisante pour lutter contre la pression sous-glottique. Là aussi, le larynx ne peut compter que sur lui-même et sa musculature extrinsèque pour ne pas monter !
C'est ce qui se passe dans le cas d'une émission trop ouverte - phonétiquement et en partie physiquement. Cela peut parfois être provoqué par des ouvertures buccales trop latérales, comme celles qu'évoque Catherine.

3) Si les muscles intrinsèques du larynx n'adaptent pas leur activité à la hauteur de la note chantée, ils restent dans un mécanisme "lourd" là où ils devraient fonctionner selon un mécanisme "léger" (voir le glossaire sur https://chanteur.net/glossaire.htm). L'ajustement nécessaire ne se produisant pas à l'intérieur du larynx, c'est tout le larynx qui doit ajuster sa position et monter pour produire les notes aiguës !
La mise en oeuvre de la registration optimale à l'intérieur même du larynx est beaucoup plus souple et efficace que cette montée d'un larynx au fonctionnement interne rigide.

| Alain Zürcher | L'Atelier du Chanteur | https://chanteur.net


 
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