La "couverture de l'aigu" a longtemps été la panacée de toute voix d'opéra masculine. Un aigu ne doit certes pas être "ouvert" comme un cri. Mais un aigu trop couvert peut mener dans l'impasse.
Une approche plus naturelle est possible. Le résultat est plus clair, plus brillant.
La cavité bucco-pharyngée n'étant au départ pas artificiellement dilatée, le son ne risque pas d'être trop ouvert à l'approche de l'aigu et n'a donc pas besoin d'être "couvert". Il reste simplement "fermé", dans le sens positif d'un son qui n'est pas trop ouvert et dont les harmoniques composent un ensemble équilibré.
Plutôt qu'arrondi, on peut le considérer comme "aminci" grâce à la collaboration des muscles crico-thyroïdiens, qui étirent les cordes vocales. Celles-ci ne deviennent pas pour autant passives comme dans le fausset. En cela, on peut appeler cet aigu "mixte", puisqu'il ne conserve pas tout le caractère "brut" du grave en mécanisme lourd mais ne passe pas pour autant dans le mécanisme léger du fausset.
Cette émission produit des sensations plus hautes et antérieures et s'inscrit dans un schéma plus vertical.
Peut-être influencée par le renouveau de la musique baroque et par la comédie musicale, cette émission a cependant sa place à l'opéra, au service d'une plus grande souplesse musicale et d'une meilleure compréhension du texte.
Quelques pistes pour acquérir et développer ces aigus plus brillants. Exercices se servant du "i", du "n" et du "ng".