La gazza ladra
Opéra • Massy • 16/01/2008
Orchestre de Massy
Choeurs de l'Opéra de Marseille Dominique Rouits (dm) Henri Lazarini (ms) Jean Haas (d) Jean-Pierre Capeyron (c) |
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Une nouvelle production très réussie de l'opéra de Massy ! Parfaitement calibrée pour cette salle et son public, elle offre une mise en scène traditionnelle sans surprises mais un excellent plateau vocal très homogène et adapté à l'oeuvre. Surtout, les ensembles si essentiels à cette musique ont pu être répétés et parfaitement mis en place !
Anecdotiquement, le fait-divers réel à l'origine du livret a eu lieu à Palaiseau, mais seul le rideau de scène fait un clin d'oeil à ce voisinage. Henri Lazarini substitue certains passages par le dialogue en français de deux comédiens, pourquoi pas, l'oeuvre n'en est pas dénaturée.
L'ouverture est superbement enlevée par l'orchestre de Massy sous la baguette toujours remarquable de Dominique Rouits, dont on peut se réjouir, tant l'osmose est ici parfaite entre le chef et son orchestre, qu'il n'ait pas encore vendu son âme à une phalange plus glorieuse.
Magali de Prelle a magnifiquement épanoui son instrument depuis son prix de chant de 2003. Son timbre séduit d'emblée par son fruité et sa fraîcheur, mais elle tient aussi sans problème la distance dans ce rôle important, sachant évoluer avec son personnage. Nicolas Courjal séduit lui aussi en alliant le médium incisif d'un baryton au grave d'une basse. Son podestat en est rendu plus inquiétant que bouffe ! Caroline Fèvre est un charmant Pippo, Luciano Botelho un Giannetto à l'émission très franche et rayonnante. Jean-François Vinciguerra est plus engorgé. Jean-Marie Frémeau, même limité ce soir par la maladie, est un père très honorable. Sophie Pondjiclis enfin est excellente dans le rôle de la maîtresse Lucia, qui lui va comme un gant. Son émission concentrée et homogène fait merveille. Pour que Lucia n'apparaisse pas trop méchante, Rossini lui a même écrit un bel air au second acte, où elle promet d'aimer Ninetta comme sa fille !
L'intrigue est certes étirée jusqu'aux limites du ridicule, mais cette oeuvre fonctionne dramatiquement et renferme maints trésors de belle musique, de quoi remplacer ici et là quelques trop envahissants Barbiers !
À voir à l'Opéra de Massy les 18 et 20 janvier 2008.
Alain Zürcher