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DE | : | Daniel Leclercq |
LE | : | 30/06/2003 à 14:49 GMT |
Bonjour !
Je ne sais si certain(e)s d'entre vous ont pu voir la finale du
concours de Cardiff dimanche soir sur la BBC.
Pour ma part, j'en suis resté assez perplexe.
En 20 ans d'existence, ce concours a couronné Karita Matila en 1983 et
en 1989 un certain Bryn Tirfel recevait le "prix du lied", (Le "chanteur de
l'année" étant Dimitri Hvorostovski et Hillevi Martinpelto sans la moindre
récompense.)
Cette année, les cinq finalistes se retrouvaitent dans un répertoire avec
orchestre.
Le Finlandais Tomi Hakkala, baryton, fait d'entrée une grande impression
sur le public (air du Comte des Noces, le récit de Wolfram dans
Thannhaüser, et Falstaff). La voix est belle mais peu caractérisée, sans
grande personnalité. Il compense cette faiblesse par un jeu de scène assez
outrancier. Illusion ?
La Russe Helena Manistina, au physique malheureusement très ingrat, a
une très belle voix de mezzo, au grave impressionnant mais au vibrato on ne peut
plus désagréable. Sa prestation débute la Cavalleria rusticana suivi par un
air de Dalila chanté dans un français approximatif (ce ne sera pas la seule
d'ailleurs). Elle termine avec Adrienne Lecouvreur (Cilea). Ma conclusion :
l'ennui vient de l'uniformité.
La Canadienne Erin Wall, soprano, fait preuve de belles nuances, notamment
dans les pianos. Le timbre est beau et le vibrato contrôlé. Son air de Thaïs de
Massenet pêche aussi par son manque d'articulation du français. Son "Crudele ! -
Non mi dir" de Don Giovanni a beaucoup de caractère de même que le
lied de Strauss "Frühlingsfeier"
L'Autrichien Markus Werba, baryton, reprend le même air que son concurent
finlandais, suivi d'un air d'Eugen Oneguin. La voix est riche, ferme, sobre. La
surprise vient de la très belle interprétation du "Tanzlied des Pierrot" tiré de
"Die Tote Stadt" de Korrngold. Un choix intelligent pour quelqu'un qui semble
être plus un chanteur de lieder que d'opéra.
La soprano chilienne Angela Marambio, qui recevra portant le prix du
public, me paraît s'être trompée de répertoire. Elle chante (hurle ?) Micaella
et Liu à la manière d'Isolde. Et n'évoquons pas de nouveau la diction (?) du
français. Elle se rattrape dans l'air de la comtesse des Noces, mais, comme le
signalait Barbara Bonney, consultante à la BBC, son style est quand même très
"old fashion".
Le palmarès ?
Le prix du lied est attribué à l'Irlandaise Ailish Tynan, qui n'était
pas finaliste.
Le "Singer of the year" est le Finlandais Tomi Hakkala, qui faisait
figure de favori.
Conclusion ?
Je ne pense pas que cette année soit un "grand cru". Aucune personnalité
passionnante ne se dégage de ce concours.
Dieu ! que le français est diffile à chanter.
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