ï
je voulais ajouter que le milieu social peut aussi intervenir.
En gros, dans les "milieux populaires", l'_expression_ orale est souvent moins
policée, on parle plus fort, le son est mieux projeté et plus libre. Je suis
issu du milieu agricole oé il faut souvent interpeller, parler en milieu ouvert
et souvent bruyant. On ne se sent pas géné de parler avec une voix tonitruante
(si on en est doté). J'ai pu remarquer un certain nombre de voix amples et bien
timbrées avec des résonances "dans le nez" (comme les marchands de poisson de la
Rochelle ;-).
la vie urbaine, le stress, la promiscuité, le téléphone,
les microphones tendent é engorger et detimbrer la voix. On a plus besoin
de projeter sa voix avec tous les systémes d'amplification et les télécoms.
Quand il faut parler fort ou chanter, c'est la cata !
Pour détecter les potentiels il faudrait alors une Lyric
academy ou Bel Canto Star avec les produits dérivés (Tshirt Callas, baskets
Alagna, Kindertotenlieder en boucle sur Skyrock...). 3 â le SMS pour élire
Jennifer la soprano ou Michél la basse. Tous les candidats enfermés dans un
conservatoire oé l'on pourrait écouter leurs etats d'ames sur le larynx et la
projection dans le masque, sur le metteur en scéne qui n'est pas gentil. Les
heureux élus pourront se trémousser en praéme taéme é la télé avant une
tournée internationale. Heureusement, c'est pour de rire.
----- Original Message -----
Bonjour,
Je ne nie pas le droit de personnes passionées de
chant de vouloir exercer cet art avec la voix dont elles disposent. J'en
fais partie tout en ayant vite réalisé que je n'avais pas la voix du siécle.
Mais on observe qu'en Russie, en Bulgarie, aux USA, en Italie il y a beaucoup
plus de belles voix que chez nous et c'est eux qui viennent chanter dans nos
théatres. Il n'y a aucune explication ethnique, climatique, culturelle.
L'explication est acoustique : les langues parlées dans ces pays font émerger
trés tét les beaux timbres. Nous avons en France la manifestation de ce
phénoméne : sur les 60 chanteurs franéais ayant fait une carriére
internationale au siécle dernier, 80% étaient nés au sud d'une ligne Bordeaux
Gap.La carte géographique de la France et la liste des chanteurs sont sur
mon site http://www.sosvoix.asso.fr
. L'explication ne peut pas étre non plus ethnique ni climatique. C'est
la faéon de parler le franéais qui a fait qu'é Brest ou Strasbourg des hommes
et des femmes ont vécu en ignorant qu'ils avaient une belle voix. Une
recherche systématique dans les chorales d'enfants devrait permettre de sortir
du lot les belles voix qui s'ignorent.Cette politique, un peu dirigiste,
je l'admets, a été pratiquée en Bulgarie. Il faut savoir que les
conservatoires de musique nationaux Franéais ont un taux d'insertion
professionnelle des médaillés chanteurs inférieurs é 20% aux dires des
professeurs eux méme. 80% d'échec, c'est vraiment de l'argen fichu. Aucune
école d'ingénieur ou de technicien accepterait ce taux sans se remettre en
cause... Vaste débat. Cordialement Christian GUERIN
----- Original Message -----
Sent: Saturday, January 10, 2004 10:04
PM
Subject: Re: Re:professeurs de chant et
polyphonie
bonjour,
Il y a quelque chose qui m'échappe.
Pourquoi chercher les talents seulement dans les voix
"naturelles" ?. Les grands potentiels n'ont pas forcement un placement
"naturel" dés le départ. C'est une alchimie entre intelligence,
potentiel de l'instrument et (dur) travail pour l'exploiter.
La qualité brute de la voix de grands chanteurs n'est
(n'était) pas toujours l'essentiel de leur talent.
Avouons que le "sous développement lyrique", c'est d'abord
l'état catastrophique de l'enseignement.
Je suis maintenant convaincu que l'essentiel est
d'apprendre aux éleves et aux profs é reconnaétre une voix bien placée,
une émission saine, en dehors de toute autre considération, mais une
belle voix mal placée est trompeuse pour beaucoup de gens. Je commence
seulement é faire la différence.
Comme éléve il faut accepter une émission saine : le beau
son peu arriver bien longtemps aprés. Il faut résister constamment
é juger sa voix en l'écoutant "de l'intérieur ".
J'ai quitté un choeur oé le pupitre basse comptait
essentiellement des gens capables de grossir leur voix et de gueuler (j'en
étais) et oé les ténors étaient les petites voix qui ne pouvaient pas
descendre. Résultat : un concert de voix détimbrées corrigées
tant bien que mal par la sono.
A tous les éléves qui perdent leur temps, leur
argent, leur plaisir et leurs espoirs.
----- Original Message -----
Sent: Friday, January 09, 2004 9:42
AM
Subject: Re: Re:professeurs de chant
et polyphonie
Un des grands risques du travail en choeur
est moins pour ceux qui ont une voix é développer que pour ceux dotés
d'une belle caisse de résonance et dont le placement s'est fait
"naturellement" trés tét, parfois spontanément comme dans le sud de la
France par l'accent régional. Ces voix, dont les harmoniques du "singing
formant" sont actives ont une voix qui "émerge" de la masse chorale, on
les entend méme quand ils ne chantent pas fort. En général, le chef passe
son temps é leur dire "tu chantes trop fort, on t'entend trop".
Malheureusement ces gens doivent quitter le choeur avant d'avoir acquis un
mauvais geste d'engorgement. On les retrouve souvent en rééducation quinze
ans aprés, ou alors ils font carriére de soliste. C'est dans ce creuset de
voix dites "naturelles" que la France peut chercher é sortir de son
sousdéveloppement lyrique. Aller chercher ceux qui sont doués, et non ceux
qui aiment, comme on a fait avec succés pour le foot et le tennis ou
pour Ghiaurov, Carreras, Alagna et autres. Christian
GUERIN sosvoix@xxxxfr
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