Opéra d'poche
Péniche Opéra • Paris • 16/01/2003
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Quatre mini-opéras aux livrets plaisamment réécrits sur des airs plus ou moins célèbres.
Le programme cite Jean-Jacques Roubine in Le Théâtre du Geste : "Sur la scène lyrique, le personnage, c'est d'abord, sinon uniquement, sa voix. La problématique du geste interfère ici avec les exigences du chant qui doit évidemment avoir le dernier mot. [L'opéra] exige que le corps tout entier devienne expressif."
Sur ce dernier point, les trois acteurs du spectacle ont totalement gagné leur pari en témoignant de leurs grandes qualités de mimes. Le plaisir du spectateur serait cependant encore plus grand si les exigences de la voix étaient simultanément aussi bien respectées. Non que l'accent mis sur le geste entrave l'émission vocale, mais une saine et agréable émission vocale exige de respecter certains principes. Si Éric Degioannini chante agréablement en voix de fausset (mais certes moins bien dans ses rares passages en voix de poitrine) et si l'émission de Christine Moreau est simplement un peu engorgée, Frédéric Tellier ne respecte pas les bases de l'appoggio. Son émission poussée par des abdominaux trop durcis contre un larynx trop haut et sans résistance correcte du diaphragme conduit à des sons forcés, durs, inégaux et manquant de justesse.
Alain Zürcher