Comme des Bêtes
Opéra • Massy • 16/03/2003
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On peut regretter que l'équipe de la Péniche Opéra ait utilisé cette avant-première à Massy comme une répétition générale avant la série de représentations à l'Opéra Comique du 19 mars au 5 avril. Espérons que les changements de décors, les éclairages et les projections seront au point et que toutes les oeuvres annoncées dans le dossier de presse seront au programme...
Quoique très court, le spectacle présenté à Massy aurait bien mérité un entracte ! Des pièces normalement très différentes s'enchaînent en effet sans discontinuer et la mise en scène de chacune donne plutôt dans l'accumulation, ce qui provoque vite un effet de saturation. La création d'Alexandre Grandé L'Opéra des Girafes est déjà assez confuse en elle-même, pourquoi l'enchaîner avec la pièce précédente? Et les nombreux enfants du public de demander, non sans raison, "mais où elle est passée la souris / la girafe / l'autruche...?".
Ce n'est pas seulement la machinerie qui doit être rodée, mais aussi le travail musical et scénique d'ensemble. Tout tombe encore un peu à plat, et il est difficile de donner à Renard la précision et l'énergie nécessaires quand l'orchestre joue au fond de la scène derrière un store !
L'oeuvrette la plus agréable était peut-être cet après-midi Le Souriceau Stupide, dessin animé dont la musique, ici largement réinterprétée avec moult bruitages amusants, est signée Chostakovitch.
Vocalement, chacun individuellement est excellent et on comprend presque tout, ce qui est essentiel pour ce spectacle. François Lis ne cravate que rarement, la voix claire au vibrato serré de Loïc Félix est toujours aussi sincère et attachante, Christophe Crapez et Lionel Peintre sont égaux à eux-mêmes, c'est à dire très bons !
Alain Zürcher