Motets et Gloria de Vivaldi O
Théâtre des Champs-Élysées • Paris • 14/05/2004
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Ce concert au programme alléchant n'a pas tenu toutes ses promesses, en raison de son plateau vocal un peu maigre par rapport aux exigences vocales des oeuvres.
Dans le motet "In turbato mare irato", Jean-Christophe Spinosi sait se mettre à l'unisson de Gemma Bertagnolli, vif mais sans épaisseur, mais on est frustré d'un engagement vocal et dramatique plus grand.
Dans le Gloria, Gemma Bertagnolli conserve son émission minaudante, où la surarticulation tente vainement de pallier l'absence de stabilité de la posture et donc du soutien. Ses voyelles sont irrégulières, alternativement trop ouvertes, serrées, ampoulées ou criardes.
Sara Mingardo a un beau timbre et un beau legato tant qu'elle chante en poitrine, mais ne gère pas convenablement son médium et ses passages de vélocité, où beaucoup de souffle se mêle à la voix, qui est du coup détimbrée. Sa partie du Gloria lui convient ainsi mieux que le motet "Longe mala umbrae terrores", trop aigu pour sa technique actuelle.
Roberta Invernizzi fait enfin entendre, dans le motet "Sum in medio tempestatum", une voix bien timbrée d'un bout à l'autre de sa tessiture. L'ensemble Matheus peut du coup sonner plus tonique.
Dans le Gloria, son émission est certes légère mais stable, évoquant un peu une Sandrine Piau plus grave.
Le choeur Akadêmia est excellent de bout en bout.
Alain Zürcher