L'Italiana in Algeri
Palais Garnier • Paris • 27/09/2004
Orchestre et choeurs de l'Opéra National de Paris
Chef de choeur : Peter Burian Bruno Campanella (dm) Andrei Serban (ms,d) Marina Draghici (d,c) Guido Levi (l) |
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Une bonne reprise de la production de février 2000, mais qui ne dépasse pas le niveau d'un excellent théâtre de répertoire.
Jeannette Fischer, seule rescapée de la distribution de l'époque, est toujours une désopilante "Bernadette Chirac" du Canard Enchaîné ou des Guignols.
Bruce Sledge est excellent et semble avoir beaucoup écouté Juan Diego Flórez.
Vivica Genaux a toujours une mâchoire et une voix très agile. Elle poitrine son grave de manière toujours très brute mais moins laide.
Simone Alaimo est un peu moins brillamment sonore ce soir qu'en Don Magnifico de La Cenerentola au Palais Garnier en 2002.
Alessandro Corbelli, ce soir un peu tiède, y était Dandini, mais ensuite un désopilant Don Magnifico au théâtre des Champs-Élysées en mai 2003.
La mise en scène d'Andrei Serban, qui avait paru délirante en 2000, paraît maintenant très sage. Elle va finalement moins loin dans l'humour et la critique que l'inusable mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle. Il manque il est vrai à cette reprise un souffle de folie, d'improvisation. Les chanteurs trouvent le ton juste, mais sans plus. L'espace scénique paraît bien vide, surtout vu du dessus, avec son "linoleum" rosâtre laid et salissant. Les quelques accessoires et les costumes-prothèses d'eunuques et de pirates sont amusants. Mais pourquoi un gorille? Un lion? Un zèbre?
Sous la baguette de Bruno Campanella, l'orchestre n'est pas follement inspiré. Les éternelles ficelles rossiniennes y sonnent comme telles.
Alain Zürcher