Écoutes de Spectacles

La Cantatrice Chauve

 • Paris • 30/04/2009
Orchestre Lamoureux
Vincent Renaud (dm)
François Berreur (ms)
François Berreur (d)
David Belugoun (c)
Françoise Michel (l)
Stefan Tiedje (él)
Mme Smith  :  Eléonore Lemaire
M. Smith  :  Franck Lopez
Mme Martin  :  Stéphanie Varnerin
M. Martin  :  Sébastien Obrecht
Mary la bonne  :  Valérie Komar
Le capitaine des pompiers  :  Thomas Dear

Cet opéra, commande de Covent Garden, y a été créé en 2006. Son livret est adapté de La Cantatrice Chauve d'Eugène Ionesco, dont il traduit cependant une partie des répliques en anglais, ainsi que certaines didascalies, dont l'enregistrement est diffusé dans la salle.

L'orchestre traditionnel est complété par un dispositif électronique en temps réel, qui diffuse dans la salle un écho de certaines répliques. L'écriture de Jean-Philippe Calvin est le plus souvent discontinue, sauf quand il cite Mahler et son prêche de Saint-Antoine aux poissons - on se demande encore pourquoi? L'ensemble n'est pas inadapté à la pièce et quelques sonorités sont amusantes. Avant la réplique conclusive, l'oeuvre se termine musicalement sur un cataclysme sonore diffusé tout autour des spectateurs.

Les jeunes chanteurs retenus sont tous adaptés à leur rôle. On remarque le baryton Franck Lopez pour sa solidité technique. Si certains aigus féminins blanchissent, la faute en est plutôt à l'écriture vocale. Ces interprètes sont surtout remarquables par leurs qualités expressives - celles de leurs visages plus que de leurs voix. Particulièrement soignées par le metteur en scène François Berreur, ces expressions traduisent à elles seules la distance juste et l'ironie du texte de Ionesco. Les autres éléments de la mise en scène ne sont guère marquants. De manière suggestive ou simplement amusante, M. Martin est vêtu comme Mme Smith et M. Smith comme Mme Martin... Autre leitmotiv, chaque couple se retrouve à un moment donné enlacé sur le canapé blanc qui constitue, avec le lustre-boule qui le surplombe, l'essentiel du décor.

Alain Zürcher

À voir au Théâtre de l'Athénée jusqu'au 3 mai 2009. On peut aussi écouter en ligne la pièce lue par Eugène Ionesco lui-même !