I Capuleti e i Montecchi OC
Théâtre des Champs-Élysées • Paris • 11/11/2011
|
Le Théâtre des Champs-Élysées rouvre ses portes après plusieurs mois de travaux touchant la cage de scène. On n'en goûte pas encore le résultat ce soir car l'oeuvre de Bellini est donnée en version de concert, comme à Lyon les 8 et 13, soit trois jours avant et deux jours après cette unique représentation parisienne !
Après la splendide version dirigée par le même Evelino Pidò à la Bastille en 2008, il est difficile d'être aussi comblé. L'orchestre et les choeurs de Lyon séduisent cependant, comme la direction. Aussi belcantiste que le chef, Juan Francisco Gatell est également un superbe ténor lyrique léger. Dans les deux autres rôles masculins, Carlo Cigni convainc avec un Lorenzo bonhomme à la voix chaleureuse. Giovanni Battista Parodi empâte par contre sa voix au-delà du supportable.
Olga Peretyatko est techniquement solide, n'affichant que de minces défauts de définition vocalique sur certains "è" et "i". Sa Juliette ne dégage malheureusement aucune émotion. à ses côtés, Anna Caterina Antonacci semble en méforme au début de la soirée. Elle chante le premier acte en pression, ses piani étant fragiles, avec un éraillement léger mais constant de la voix. Sa voix s'harmonise du coup très mal avec celle de Juliette dans leur premier duo, censé être de pure beauté vocalisante. Elle retrouve heureusement une pâte sonore plus pleine au second acte, ce qui lui permet une belle scène avec Tebaldo puis une meilleure nouvelle scène avec Juliette. Il est vrai que cette scène est plus dramatique et plus grave que celle du premier acte, ce qui satisfait mieux les voix et tempéraments de nos deux chanteuses.
Le public enthousiaste pourra revenir ces prochains jours goûter la suite de la riche programmation d'opéras en versions de concert du TCE, avec le rare Oberto de Verdi le 17 et l'incontournable Giulio Cesare de Haendel le 25.
À écouter le 26 novembre 2011 à 19h30 sur France-Musique.
Alain Zürcher