Sur le Ring CS
ARCAL • Paris • 21/11/2012
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Pour les allergiques ou fanatiques de Wagner, la compagnie lyonnaise Le Piano Ambulant a concocté un Ring en 1h45 ! Non seulement vous y entendrez "les plus belles ouvertures de Wagner", mais un avatar de Jean-François Zygel vous expliquera la Tétralogie comme vous n'avez jamais osé le demander. Du moins L'Or du Rhin est-il très clair et didactique. Cela se gâte avec une Walkyrie à la narration beaucoup plus confuse - et à la Chevauchée par ailleurs décevante.
Car les six (multi-)instrumentistes du Piano Ambulant vous réduisent aussi tout Wagner à la dimension de votre salon, tout en en conservant parfaitement l'esprit, la structure, voire même la couleur orchestrale. Une seule guitare électrique vous campe un dragon tout à fait crédible et serait la solution aux problèmes de budget actuels de bien des orchestres symphoniques !
Siegfried est de nouveau plus réussi, c'est normal, c'est l'épisode le plus coloré, le plus varié, le plus bruitiste aussi de la Tétralogie. Les personnages et situations nous y sont de nouveau clairement présentés. Le Crépuscule des Dieux enfin passe vite à la trappe, c'est la fin des Dieux, voilà, tout est dit. Mais avec l'ouverture de Siegfried, les pages finales du Crépuscule sont les plus belles réalisations de la soirée.
Pas de chanteurs donc, mais une narration assurée par certains musiciens à tour de rôle, ou par une bande enregistrée. Cette dernière ajoute une couche décalée avec un récit étranger à Wagner. Pas vraiment indispensable vu la densité déjà du sujet. Nous avons aussi droit à l'amusante critique, par le Comte Léon Tolstoi, du début de représentation de Siegfried auquel il a péniblement supporté d'assister.
Bref, un captivant et amusant spectacle qui, une fois rodé, enchantera un large public à travers la France.
À écouter en tournée dès le 23 novembre autour de Lyon. Voir dates sur le site du Piano Ambulant.
Alain Zürcher