La Grande-Duchesse
Théâtre de l'Athénée • Paris • 12/12/2013
Christophe Grapperon (dm)
Nicolas Ducloux (ch) Philippe Béziat (ms) Jean-Marc Hoolbecq (chg) Thibaut Fack (sc,l) Élisabeth de Sauverzac (c) |
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La traditionnelle opérette de Noël des Brigands est à nouveau un "grand" Offenbach, où ils se montrent malheureusement moins délirants que dans ses petites oeuvres. L'arrangement orchestral est aussi particulièrement pauvre et décevant, et le décor est froid. Restent les répliques et les mélodies bien connues, plus ou moins bien servies et chantées... La Grande Duchesse ne supporterait-elle pas la réduction? Elle aurait sans doute supporté d'être davantage malmenée. La seule idée du metteur en scène est d'avoir remplacé la fiancée de Fritz par un ami soldat, et d'avoir symétriquement fait du baron Grog une femme travestie. Les déceptions de la Grande Duchesse s'en trouvent certes plus justifiées, mais ces idées ne sont pas davantage développées. Le jeu même des comédiens habituellement désopilants semble bien sage. Seul Flannan Obé crée un baron Puck captivant par ses mimiques. Les autres personnages masculins sont trop interchangeables dans leur apparence et dans leur jeu. Le trio du "corridor" est bien mis en scène, sans originalité cependant.
François Rougier joue bien la raideur et la bêtise de Fritz et a une bonne technique vocale. David Ghilardi chante des aigus trop ouverts. Isabelle Druet déçoit d'abord par un usage trop brut de sa voix de poitrine, serrée lors de son entrée mais heureusement peu à peu assouplie, jusqu'à un très beau "Dites-lui", fin et connecté.
Un spectacle qui va sans doute mûrir et se lâcher au fil des représentations !
À voir au Théâtre de l'Athénée jusqu'au 5 janvier 2014 puis en tournée.
Alain Zürcher