Kafka-Fragmente
Théâtre de l'Athénée • Paris • 19/03/2015
|
L'Athénée a eu la bonne idée d'accueillir cette pièce très intense qui tourne depuis 2007 avec les mêmes interprètes.
La mise en scène, en espace et en lumière est sophistiquée et variée, adhérant plus ou moins à chaque texte. Sur la scène, un petit plateau blanc carré, quadrillé. Derrière, un rideau. Ou devant car il se lève parfois sur des gradins et des spectateurs figurants. Ce plateau est filmé du dessus, film parfois projeté à la place ou en sus des surtitres.
Le défaut principal du spectacle tient par contre au surtitrage très incomplet. Il faut d'abord mémoriser trois textes avant qu'ils ne soient chantés, puis souvent les surtitres se limitent aux premiers mots. Embêtant quand ils affichent "le coït comme punition" sans traduire la suite : "des Glückes des beisammensein". Un surtitrage plus complet aurait sans doute rendu les spectateurs plus concentrés et silencieux.
On remarque particulièrement le rendu visuel de l'extrait "le vrai chemin passe par une corde qui n'est pas tendue en l'air mais au ras du sol", qui justifie à lui seul de filmer par au-dessus, la chanteuse allongée parterre apparaissant debout sur une des lignes du plateau.
Les projections sont parfois en temps réel, parfois non, ce qui enrichit la perception de ce qui est présent ou absent. Les éclairages créent de beaux effets de noir et blanc, rappelant parfois même la solarisation de photographies noir et blanc.
Si Salome Kammer inquiète au tout début par des aigus tirés, elle se recentre très vite et transmet toute la permettre d'intonations et émissions vocales de la partition, jusqu'au désagréable cri demandé sur un "nein !" répété.
La violoniste Carolin Widmann est absolument remarquable.
À voir jusqu'au 22 mars au Théâtre de l'Athénée.
Alain Zürcher