Dusapin / Duruflé C

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Pascal Dusapin nous offre une belle oeuvre calme fondée sur le Dialogue entre le novice Pépin (Pippinus) et son maître Alcuin (Albinus), un théologien anglais qui vivait à York au VIIIe siècle. Bâtie sur une suite de questions/réponses ("qu'est ce que ceci? c'est cela..."), cette oeuvre pourrait manquer de dramatisme, voire de structure, mais Dusapin réussit à lui insuffler les deux. Les 40 minutes passent très vite, surtout avec les surtitres qui permettent de suivre la "disputatio". Pour qui comprendrait le latin, l'écriture très limpide de Dusapin permettrait d'ailleurs de comprendre sans surtitres. Légère et claire pour les voix voulues droites et pures, son écriture est aussi transparente pour les instruments, les cordes même étant colorées par les résonances pures des cloches en plaques et d'un harmonica de verre. Il s'en dégage donc une couleur ancienne mais aucunement archaïque. Le Municher Kammerorchester et le RIAS Kammerchor, créateurs de l'oeuvre deux jours avant à Berlin, nous en ont offert une très belle interprétation, devant une salle malheureusement à moitié vide.

En deuxième partie, le Requiem de Duruflé complète bien la soirée, avec sa pureté d'inspiration ancienne, fondée sur des thèmes grégoriens.

Alain Zürcher