Écoutes de Spectacles

La Petite Renarde Rusée

 • Strasbourg • 19/12/2016
Choeurs de l'Opéra national du Rhin
Petits chanteurs de Strasbourg
Maîtrise de l'Opéra national du Rhin
Orchestre philharmonique de Strasbourg
Antony Hermus (dm)
Robert Carsen (ms)
Maria Lamont (réalisation)
Ian Burton (dr)
Philippe Giraudeau (chg)
Gideon Davey (dc)
Robert Carsen et Peter Van Praet (l)
La Renarde  :  Elena Tsallagova
Le Renard  :  Sophie Marilley
Le Garde-chasse  :  Oliver Zwarg
Sa Femme / Le Hibou  :  Mireille Capelle
L'Instituteur  :  Guy de Mey
Le Curé / Le Blaireau  :  Enric Martinez-Castignani
Harasta  :  Martin Bárta
Pasek l'aubergiste  :  Peter Kirk
Madame Paskova / Le Pivert  :  Sophie Angebault
Lapak le chien  :  Aline Martin
Le Coq / Le Geai  :  Anaïs Mahikian

Pour les fêtes, l'Opéra du Rhin reprend sa Petite Renarde Rusée de 2013, issue d'un cycle Janacek commandé à Robert Carsen.. C'est un enchantement ! L'intelligente mise en scène de Robert Carsen crée un spectacle humaniste et touchant, à travers une vision très limpide et naturaliste, où les humains et les animaux interagissent et croisent leurs destins. La renarde ne séduit-elle pas le garde-chasse, qui succombe à son charme ? Cycle des saisons, animaux qui se hument pour faire connaissance, vie, amour, mort, cycles des générations... aucun pathos donc dans la mort si naturelle et rapide de la renarde. à la fin, c'est sa petite-fille que croise le garde-chasse.

Sous les très belles lumières de Robert Carsen et Peter Van Praet, les décors et costumes de Gideon Davey sont superbes : collines recouvertes de feuilles mortes en automne, assorties aux survêtements orange des renards, puis un drap blanc recouvre de neige le paysage, avant d'être retiré et de laisser apparaître l'herbe printanière. Les renards, puis plus tard bien sûr le blaireau, émergent de terriers. Grâce à la chorégraphie de Philippe Giraudeau, les mouvements scéniques sont d'une grande souplesse.

Sous la baguette d'Antony Hermus, l'orchestre, superbe de couleurs et d'ensemble, suit à merveille les inflexions du récit dans cette oeuvre à la belle orchestration.
Tous les chanteurs séduisent aussi, malgré l'indisposition annoncée de Sophie Marilley. En renarde, on retrouve la pétillante Elena Tsallagova, déjà appréciée à Paris en 2008 dans la poétique mise en scène d'André Engel.

À voir à l'opéra de Strasbourg jusqu'au 23 décembre, puis à Mulhouse les 6 et 8 janvier 2017.