Carousel M
Théâtre • Bâle • 22/12/2016
Ansi Verwey (dm)
Alexander Charim (ms) Pavel B. Jiracek (dr) Richard Wherlock, Teresa Rotemberg (chg) Stefan Mayer (d) Ivan Bazak (c) Roland Edrich (l) |
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Pour les fêtes, le Théâtre de Bâle s'est mis à la comédie musicale ! Un véritable orchestre et des voix non amplifiées se mettent au service d'un classique de Rodgers et Hammersteins, avec la surprise d'une invitée de marque, Cheryl Studer en Nettie Fowler.
Une structure métallique ressemblant à un gazomètre évoque le manège du titre. Le plateau tournant est bien sûr mis à contribution. La scène est souvent nue, et les lumières peinent à créer les atmosphères nécessaires.
Sans qu'il soit possible d'identifier une raison précise, cette production ne fonctionne pas. Question de style, handicapé déjà par la traduction allemande des nombreux dialogues? Question de rythme, malgré les efforts de la chef d'orchestre Ansi Verwey? Les voix sont pourtant correctes, et les chorégraphies intéressantes et bien exécutées. Le jeu et la direction d'acteurs n'appellent pas de critiques particulières, mais le résultat est décousu.
La meilleure trouvaille est le double du "mari idéal" Enoch Snow. L'un chante, tous deux jouent et parlent, en un numéro très réussi. Plus tard, la fille de Billy Bigelow sera aussi doublée par une danseuse, le temps d'un très beau numéro.
L'oeuvre est il est vrai étrange, d'une vraisemblance plus que fragile. L'éternel mauvais garçon Billy Bigelow a droit de revenir sur terre quinze ans après sa mort, le temps d'une journée ! Fera-t-il mieux que la première fois? Bof, ce n'est pas convaincant, et la morale de l'histoire est bien désespérante pour un récit américain ! C'est d'abord une peinture de milieu et d'époque, dont les personnages seraient crédibles dans un film noir et blanc d'époque, mais le sont plus difficilement sur scène, dans une production moderne.
Côté vocal, Cheryl Studer a toujours de l'abattage dans ce nouveau répertoire. Bryony Dwyer, Enoch Snow et Andrew Murphy chantent très bien. Maren Favela a une émission plus engorgée et naasale. Christian Miedl porte une bonne partie du spectacle sur les épaules. Une production qui devra mûrir au fil de ses reprises.
À voir cette saison au Théâtre de Bâle jusqu'au 5 mai 2017.
Alain Zürcher