Sandrine Piau R
Théâtre des Champs-Élysées • Paris • 19/01/2019
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Sandrine Piau nous propose un récital mêlant des airs d'opéra italien du XVIIIe siècle plus et moins connus, que l'ensemble Kammerorchester Basel entrecoupe de pièces instrumentales.
Les deux ne convainquent pas immédiatement : Sandrine Piau manque de stabilité, marque ses attaques par des coups de tête et varie l'intensité sonore en "chapelet de saucisses", comme disait plaisamment Richard Miller ; dirigeant du violon, Anne Katharina Schreiber peine d'abord à imposer un tempo strict, l'orchestre manque d'élan et d'énergie. C'est l'arrivée des cors pour la belle ouverture de Hasse qui semble galvaniser l'orchestre comme la chanteuse, qui trouve là une pièce où elle peut s'engager davantage.
Après l'entracte, Porpora est aussi favorable aux artistes, apportant dynamisme et ensemble à l'orchestre et offrant à Sandrine Piau un bel air douloureux où épanouir la plénitude de sa voix. "Ah ! Crudel" extrait de Rinaldo de Haendel offre de belles parties bien interprétées au basson et au hautbois, et à Sandrine Piau une partie centrale agitée et contrastée.
En bis, "Molto voglio" d'Armida de Haendel fait dialoguer la voix avec le hautbois. Une interprétation sobre et juste de "Verso già l'alma col sangue", tiré d'Aci, Galatea e Polifemo clôt la soirée.
Alain Zürcher