Les Paladins
Théâtre du Châtelet • Paris • 16/05/2004
Les Arts Florissants
Choeur Les Arts Florissants Chef de choeur : François Bazola Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val-de-Marne Compagnie Montalvo-Hervieu William Christie (dm) José Montalvo (ms, sc) José Montalvo et Dominique Hervieu (chg) Dominique Hervieu, Julie Scobeltzine et Émilie Kindt-Larsen (c) Philippe Berthomé (l) |
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Le livret des Paladins n'étant qu'un prétexte à la danse, le choix de chorégraphes contemporains pour mettre en scène cette comédie-ballet est excellent. José Montalvo, Dominique Hervieu et leur compagnie ont en outre été apparemment sincèrement passionnés par ce projet et ont su jouer avec les codes baroques sans en rester prisonniers. Enfin, le travail chorégraphique effectué avec les chanteurs classe ce spectacle au premier rang par la réussite de l'intégration entre opéra et ballet, chant et danse, chanteurs et danseurs, mise en scène et chorégraphie.
L'intégration de la vidéo est également l'un des plus aboutis à ce jour. Deux ou trois étages de toile de fond constituent l'unique décor et servent à la projection vidéo. à chaque étage, danseurs et chanteurs peuvent circuler, apparaissant et disparaissant par des fentes de la toile. Le fond est un ciel nuageux puis un jardin à la française, sur lequel sont incrustés des animaux se déplaçant et les danseurs et chanteurs préalablement filmés, qui se mêlent avec ceux présents sur le plateau.
Les costumes de couleurs vives sont également très séduisants et les lumières superbes.
Aucune faiblesse dans le plateau vocal :
Topi Lehtipuu est en grand progrès par rapport à sa prestation dans les Troyens. Son émission est beaucoup moins dure.
Stéphanie d'Oustrac est assez sage dans le rôle d'Argie mais toujours superbe physiquement et vocalement.
Nérine ne met pas particulièrement en valeur les aigus et la vocalisation de Sandrine Piau, qui n'en est pas moins excellente.
François Piolino s'impose toujours avec son émission étonnamment directe - mais aux aigus judicieusement couverts.
Orcan offre à Laurent Naouri un rôle tout-à-fait dans ses cordes, tandis que René Schirrer a semblé ce dimanche moins bien sonnant que d'habitude.
Mais la plus grande surprise vient de William Christie qui, peut-être poussé et motivé par la danse, insuffle à son orchestre un tonus inhabituel.
À voir jusqu'au 28 mai 2004 au Théâtre du Châtelet, en octobre 2004 à Caen, Londres et Shanghai. à écouter le 12 juin 2004 à 19h30 sur France-Musiques.
Alain Zürcher