Petit couvert chez Charpentier C
Opéra Comique • Paris • 16/01/2013
William Christie (dm)
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Parallèlement à David et Jonathas, William Christie et quelques musiciens solistes nous présentent un concert de musique de chambre, intime quoique donné dans la grande salle Favart. C'est l'occasion de ré-entendre quelques beaux airs de Lambert, de découvrir son exact contemporain Sébastien Le Camus, et de constater que trente-cinq ans plus tard, Charpentier illustrait encore le genre.
Ce répertoire intime est aussi l'occasion de pratiquer la diction ancienne du français, avec des nasales vraiment nasales et les consonnes chantées à chaque fin de vers. Cette diction, encore jugée trop ésotérique par William Christie dans le cadre d'un opéra, a toute sa place dans des airs où le texte est fondateur.
Marc Mauillon montre sa souplesse de phrasé et sa clarté vocale habituelles. Il nous fait apprécier un très beau On n'entend rien dans ce boccage de Sébastien Le Camus, ou un auto-parodique Ma bergère est tendre et fidèle de Lambert. Emmanuelle de Negri le complète bien, avec une voix ronde et chaleureuse pour colorer entre autres le fameux Ombre de mon amant de Lambert.
En bis nous sont offerts un comique duo entre deux amoureux, Que vois-je?, avant Le repos, l'ombre, le silence de Michel Lambert et un dernier duo, Au temple de l'amour.
Mais la découverte de ce concert est Thomas Dunford, jeune théorbiste au superbe phrasé, qui témoigne d'une remarquable maîtrise de soi et d'une respiration parfaitement posée, choses étonnantes à son âge.
Alain Zürcher