La forza del destino
Théâtre • Bâle • 23/12/2016
Ainars Rubikis (dm)
Sebastian Baumgarten (ms) Pavel B. Jiracek (dr) Kinsun Chan (chg) Barbara Ehnes (d) Chris Kondek (v) Marysol del Castillo (c) Guido Hölzer (l) |
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C'est un plaisir rare d'entendre une distribution de niveau international dans une salle suffisamment petite pour que l'on en prenne plein les oreilles ! L'acoustique du théâtre de Bâle est excellente, comme l'équilibre entre l'orchestre et les voix.
Décor et mise en scène inquiètent d'abord mais convainquent très vite. La direction d'acteurs est très juste et efficace. Sebastian Baumgarten a trouvé un juste équilibre entre ce qu'il appelle l'hystérie des sentiments dans les opéras de Verdi, qui reflète selon lui son époque, et une certaine distanciation, qui caractérise la nôtre. Les scènes religieuses sont par exemple jouées au premier degré, mais avec des accessoires de bimbeloterie bondieusarde dont le kitsch suscite le sourire et suffit à questionner cette pratique et les principes moraux qu'elle incarne.
Le décor est constitué de cubes empilés offrant des parois pour des projections et des passerelles à différents niveaux. Il est aussi efficace qu'incongru. L'auberge du deuxième acte est typiquement américaine, c'est un "ranch" empli de cow-boys !
Elena Stikhina a une belle voix ronde qui semble avoir beaucoup écouté Leontyne Price. Vladislav Sulimsky est un Don Alvaro vaillant et convaincant. Paulo Ferreira est un superbe Don Carlo de grande tenue. Evgeny Stavinsky prête au Padre Guardiano sa belle voix de basse. En Fra Melitone, on retrouve Andrew Murphy, le Jigger de Carousel. Choeur et orchestre sont excellents.
À voir cette saison au Théâtre de Bâle jusqu'au 28 janvier 2017.
Alain Zürcher